orphelins de l'Éden

7.05.2007

au quotidien

Moi, quand je voyage en métro ou en autobus, je fais preuve de civisme. Si je vois une femme enceinte ou un homme âgé, je cède mon siège. Quand les portes s'ouvrent à une station et que j'attends sur le quai, je laisse passer le flot d'individus crachés du train. Ce matin, une vieille dame au chandail à manches courtes fleuri tel une tapisserie rococo m'a félicité de ma politesse. Et deux fois plutôt qu'une. Une fois en rentrant dans le véhicule et une autre en sortant. Cette fois, elle s'est accrochée à ma manche pour me dire à quel point elle était heureuse de constater que certaines gens faisaient encore preuve de respect parce que je l'avais laissé passer en premier pour qu'elle se trouve un siège et évite la bousculade. Je lui ai dis que c'était une question d'éducation et elle de s'exclamer que malgré cela, certains décidaient d'agir en sauvage en brusquant tout le monde pour assurer leur espace vital. Nous nous sommes quittées en nous remerciant mutuellement. Il était 7 h 20 et ma journée commençait sous de favorables auspices.

Maintenant, exactement 12 heures plus tard, je peux dire que la journée s'est bien déroulée. Tranquillement, en riant. Rire allège et illumine l'environnement de travail. Bien que nous soyons une joyeuse bande, bosser 40 heures semaine n'est pas de tout repos. Je sais que nos ancêtres trimaient cent fois plus dur, mais bon, vivant la situation, je peux dire que le rythme est assez soutenu. Mais j'adore ce que je fais et mon milieu de travail. J'aime revivre les jours qui s'enfilent comme le jour de la marmotte, toujours si étrangement semblable les uns aux autres.

Dix minutes avant de plier bagage pour prendre la route vers le paradis, le grand patron est venu nous saluer. J'en ai profité pour lui demander si le port de Crocs, ces mules de plastique perforé fabriquées à Québec, serait toléré au bureau. Interloqué, il m'a dit qu'il n'y voyait aucun problème. Un large sourire sur mon visage lui en tira un. Il a rigolé et a affirmé qu'il avait au moins fait une heureuse aujourd'hui. Et moi d'ajouter que j'en valais bien cent. Alors demain, j'enfile mes sabots hyper confortables direction boulot. Ces chaussures sont de véritables chaussons dans lesquels mes pieds se détendent complètement. Plaisir pour mes petons comparable à celui de porter mes Birks, mais avec un soupçon d'un je-ne-sais-quoi de rigolo.
Les petits plaisirs de la vie font le plus grand bien.