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Comme il fait bon de se dégourdir le corps. Et comme il fait bon de se délier l'énergie et de se laisser bercer par le rythme, transpercer par les basses, enlever par les petits bruits électroniques qui battent la mesure. Il fait bon de fermer les yeux et de bouger, les bras dans le vent, le sourire aux lèvres, le ventre ouvert à l'univers. Boom, boom, le coeur de cet univers à nu aspire ceux des danseurs qui composent la foule réunie sous la statue immense aux pattes fines, aux bras multiples. Le site sur l'île Ste-Hélène est un endroit merveilleux qui est comme une terrasse sur le fleuve avec une vue imprenable sur la ville de Montréal. Boom, boom. Et ils sont beaux et belles les beautiful people qui ondoient sur les vagues des platines. Boom, boom, les lunettes soleil immenses, les baskets multicolores, les jeans, les leggings, les jupes, les camisoles, les t-shirts aux imprimés rigolos. Boom, boom.
Le premier piknic de l'année. Tellement différent de celui de l'an dernier où la pluie avait commencé en matinée et que le thermostat nous avait obligé à danser avec nos imperméables. Nous étions un groupe d'une vingtaine, tout au plus. Aujourd'hui, l'événement battait son plein, comme au zénith de sa forme, nous étions des centaines. Il faut dire que depuis deux ans, les médias aiment rappeler régulièrement l'existence de cette réunion dominicale. Maintenant, nombreux sont ceux qui ont migré vers l'île à défaut de la montagne.
Sous la tente où se relaient les DJs invités, c'est un pikniqueur qui est apparu. Il a saisi le microphone, chose assez rare pour un disk-jokey, et avec un accent faussement bêbête, il a parlé un anglais ridicule. Il a affirmé venir du Zimbabwé et s'appeler DJ Slim. Bien sûr, il blaguait en partie. Il était sympathique malgré le fait qu'il coupait les trames musicales pour intervenir sans cesse. Sympathique tout de même. Et puis, sa musique, celle qu'il avait choisie faire tourner sur les tables, était bonne, entraînante.
M. et moi nous sommes beaucoup amusés. Nous aimons nous planter près des colonnes de son qui s'élèvent sur 10 pieds et qui crachent des aigüs et des bruits qui rebondissent, des loupes et des tempos saccadés. La musique électronique est un courant dans lequel il faut plonger pour apprécier toutes les subtilités. Nous n'écoutons que rarement de l'électro à la maison, mais pour danser, il n'y a rien de tel qu'un bon set de beats par minute décoiffant. Le style de techno que je préfère le plus est très rarement présenté aux danseurs des piknics. Le drum'n'bass est une musique extrêmement rapide qui secoue littéralement. Suivre ce rythme c'est comme conduire une Ferrari à tout allure sur une autoroute bondée. Infernal, difficile et très cru. J'adore. Mais bon, seules certaines soirées presque clandestines sont réservées à cette musique née chez les Anglais.
Au piknic, la musique est plus gentille, moins rapide, plus ondulante. Il est facile de se dandiner les hanches sur le groove accessible. D'ailleurs, des gens de tous âges viennent se brasser le popotin en plein jour. La chimie n'opère pas toujours de la même façon. Mais aujourd'hui, pendant le set de DJ Slim, les sourires étaient au rendez-vous et bon dieu de merde qu'il fait bon de danser après des mois de disette.
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