orphelins de l'Éden

5.01.2007

des enveloppes et des cartons

Alors on dort un peu et on reprend du poil de la bête. Je suis une batterie. Mon lit est mon chargeur. C'est aussi simple que cela.

Pendant que je prépare le cari de ce soir, j'écoute Living with war de Neil Young. Toutes les balades lancent un cri de paix à la maison blanche bien que l'artiste soit natif du sol canadien. Je crois qu'il est plutôt et définitivement un citoyen du monde. À chacun de fabriquer sa colombe et de la propulser selon ses moyens.

Il y a une semaine et un jour exactement, le temps doux m'a permis d'aller rejoindre mon charmant voisin, P. sur son balcon arrière, où il m'attendait pour me livrer sa critique de mon manuscrit. Jamais personne auparavant n'avait disséqué mes écrits de la sorte. Et bien qu'il m'ait répété à quelques reprises qu'il n'était pas un expert en la matière, il a fait ça en véritable pro. Il avait gribouillé des impressions au fur et à mesure que sa lecture avançait. Il a été honnête et explicatif. C'est le plus important. Il a aimé et il a trouvé certaines longueurs. Il a souligné la profondeur de certains passages et l'humour de d'autres. Il n'a pas supporté les dialogues échangés entre l'héroïne et son amoureux. Il a trouvé parfois que c'était trop poétique, trop romantique, très fille. Il m'a dit que j'avais un talent indéniable pour l'écriture. Je l'ai remercié chaleureusement. Je le refais encore: Merci P., merci.

J'avais moi-même relu mon texte. C'est pour cela que j'ai pris la décision d'envoyer mon dernier texte plutôt que mon premier. Il y avait trop de travail à faire sur ce manuscrit pondu il y a bientôt dix ans. Une grande restructuration s'impose. Quoi qu'il en soit, mes enveloppes ont été scellées aujourd'hui et passées à Nk. mon collègue qui s'envole dans deux jours pour la France. De là, il fera un saut au bureau de poste, les affranchira et puis basta. Il m'a fallu changer l'adresse de retour que j'avais indiquées sur les enveloppes il y a plus d'un an de cela. Je n'avais jamais franchi le pas de l'envoi au travers l'océan par manque de sous. Les réponses arriveront dans notre nouveau chez-nous.

À ce propos, la pièce dans laquelle je vous écris est encombrée de boîtes de carton. Pendant deux semaines, je les ai empilées derrière des bureaux au travail. Dans mon immeuble, il y a beaucoup de papiers de toutes sortes: papier cul, papier main, papier pour imprimer toutes les choses importantes à imprimer. Nous sommes allés chercher la cargaison à bord de Jasmine, notre super Fit. En rentrant du travail ce soir, M. a marché jusqu'au Rona de quartier pour acheter un machin truc qui permet d'appliquer le tape en professionnels. Après le souper, je m'attaque à la bibliothèque et au salon. Le décompte déménagement est officiellement en branle. Bientôt, nous passerons chez le notaire et puis, voilà, nous serons propriétaires d'un plein-pied.

En fin de semaine, pendant le souper d'anniversaire de ma maman, ma grand-mère m'a dit que je pourrai semer des concombres et planter des plants de tomate vers la mi-juin. Moi qui croyais ne pas pouvoir travailler ma terre cette année. Ces deux légumes-fruits seront mes premiers bébés. Je suis émue rien qu'à l'idée de les voir gonfler dans le soleil, gorgée d'eau et de vitamines. Vivement le mois qui s'en vient pour qu'après, je vous écrive de mon paradis.