orphelins de l'Éden

4.16.2007

pour une dernière fois, bis

Pendant que deux collègues font claquer les touches de clavier rapidement et que trois autres discutent de l'expérience de paintball vécue par l'un d'eux ce week-end, je me remémore mon périple de ce matin. Debout devant la fenêtre donnant sur la rue Jarry à 6 h 20, je tentais de me motiver à mettre le pied dehors. Aucun piéton en vue pour jauger de la courbure de son corps face au vent et à la pluie froide afin de me préparer mentalement.

Arrivée sur le trottoir, l'eau s'accumulant en flaque au coin de la rue me fait comprendre que mes bottes d'hiver qui recouvrent mes pieds de caoutchouc sont le bon choix. Il y avait des semaines qu'elles étaient retournées dans le garde-robe, prêtes à y dormir pour un bon moment. Les objets reprennent vie dans l'eau glacée pendant que le parapluie résistant au vent offert par ma soeur se brise sous la force de la bourrasque. Les cinq coins de rue qui me séparent du métro sont plus loin que d'habitude et je marche dans la rue puisque les trottoirs innondés sont barrés d'accès par une accumulation d'un mélange de neige lourde et d'eau. Si je tente quoi que ce soit, mon pantalon sera mouillé pour de bon et je serai transie la journée durant. Un mélange de pluie et de verglas se précipite sur moi tandis que tendue, je me prépare à bondir sur le côté à chaque fois qu'une voiture passe en éclaboussant toute cette bouillie glaciale à droite et à gauche. Je me concentre pour arriver dans le gouffre chaud du train souterrain sans trop de peine. Aujourd'hui, je mêle mon bêlement à ceux des contrariés par la Nature. Dieu, quand nous présenteras-tu le printemps de l'an?