à venir
Bon, c'était un mauvais timing de devoir aller à la bibliothèque nationale pour rapporter des livres et en emprunter d'autres. Premier jour d'une grève, qui selon certains, s'annonce longue. Le service est assuré aux usagers sur les heures de pointe et en fin de soirée. C'est comme ça que je me suis retrouvée sur un quai bondé à la station Atwater à 4 h moins quart. Le train a remonté le tunnel lentement environ une quinzaine de minutes plus tard. La foule compactée dans les wagons découragea ceux qui patientaient depuis plusieurs minutes. J'ai réussi tant bien que mal à me coincer entre deux costauds, là où la porte s'est refermée à deux pouces de mon nez. Une jolie jeune femme à l'accent français disait à chacune des stations haut et fort: "Laissez sortir les gens s'il vous plaît." Mon genre d'individu, poli, meneur et efficace.
Parfois, les foules me foutent la trouille. Quand ça avance aux pas de tortue, je me sens piégée. Quand ça respire d'un même souffle chargé de parfums, de sueurs et de mauvaises haleines, je me projette dans le futur. Dans le wagon, je me suis imaginée une main baladeuse. Je me suis demandée ce que je ferai si quelqu'un s'amusait à me tâter. Qu'aurais-je pu faire parmi cette masse solide d'individus étrangers mais collés les uns contre les autres? Si j'y ai pensé, c'est que c'est déjà arrivé à une fille que j'ai connu au cégep. Un homme avait remonté sa cuisse par le chemin de son bas collant pour venir frotter son sexe de sa main. Elle été tétanisée, humiliée, frappée de dégoût et gelée tout à la fois. Quand les portes s'étaient ouvertes, elle s'était jetée sur le quai. Elle n'a jamais vu le regard de son agresseur. Je me suis aussi imaginé un voleur nain qui profiterai de la manne de sacs posés à même le sol. J'ai touché ma caboche à défaut de bois. Superstition oblige.
Dans deux semaines, mon transport en commun ne sera plus celui du territoire montréalais. C'est ainsi qu'en traversant le pont Champlain hier sur l'heure du dîner, j'ai regardé le fleuve bleu marin et la ville riveraine en réalisant que cette vue-là serait ma nouvelle carte postale quotidienne. Nous revenions d'un premier voyage de boîtes transportées dans notre maison. Notre maison au gazon vert. C'était la première fois que je voyais notre gazon. Nous avons signé notre promesse d'achat au mois de janvier. Le ciel était dégagé et la lumière inondait notre cour dans toute sa splendeur. Nous bénificierons du soleil nourrissant, celui du matin.
J'ai vu l'endroit où je tenterai de récolter quelques légumes cette annéem près de la clôture mitoyenne à notre voisin monsieur R. Arrivée à l'appartement, j'ai déterré mon livre de jardinage pour décider des espèces que j'aimerais semer: concombres, fèves vertes, carottes, maïs et peut-être radis. Je planterai aussi des plants de tomates et de piments. Nous verrâmes comme dirait l'autre.
M. dort mal depuis trois jours. La première nuit, il a accusé le morceau de chocolat mangé à peine une heure avant de se mettre au lit. La deuxième nuit, c'est le hamster dans sa tête qui était sa tête de turc. Cette nuit, c'est son dos. Il est nerveux. Le décompte va de pair avec l'angoisse de l'épreuve, l'adrénaline bienfaitrice avec l'effet secondaire de la boule au ventre. Nous passerons au travers ces jours à venir. Comme à tout coup, c'est certain. Et bientôt, je vous écrirai de ma petite vie tranquille. Assise sur mon deck, paisiblement, je compterai les courants d'air qui passeront et j'écouterai les feuilles poussées. Contemplation de cette vie balieusarde. Mon retour dans une maison depuis l'âge de neuf ans.
2 Comments:
Bon demenagement Lulu et M. Et felicitation sur votre nouvelle maison. On est tres bien "chez nous" dans notre maison. J'espere que tu plantes des toma-toes. Je vais peut-etre tenter ici mais l'annee prochaine. Ta mere passe de belle vacances avec ses petits. Em. cours apres elle en disant Grandmaman !!! Avez-vous eu des nouvelles de la job de M. au Coree du Sud?
BF
c'est le moment de sortir ton vélo ma ludivine !
QUand je regarde les reportages télé (maintenant qu'on en a une !) et que je vois les gens qui entrent ou sortent du métro mont-royal et qu'ils disent que ''CEST donc l'enfer d'aller travailler pas de métro'' alors qu'en fait ils pourraient y aller à pied que ça serait pas plus loin et moins désagréable que faire la sardine dans les wagons.. j'enrage un peu... j'Avoue..
Ok j'avoue pour ceux qui arrivent de Laval ou plus loin, pour aller travailler à longueuil par exemple.. c'est pas drole..
mais pour tous mes compères platôpithèques qui pourraient aller au travail à pied plutôt qu'en métro-bus. j'ai pas de pitiée.. marchez !!
Et puis quand on y pense, rendu à vendredi, on respirera mieux, dans ce 31 degrés C humide de début d'été...
les gens sont gâtés pourris et ils ne le savent pas... 15 greves en 40 ans... à Paris c'est 40 greves en 15 ans !!! hihihi
Bon allez j'arrête de chiailer, fait trop beau pour ca
Bonne journée
M-H
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