labeur et réjouissance
Ça y est. Mes premières cannes sont alignées sur mon comptoir. Tranquillement, elles refroidissent. Demain, je les rangerai dans les armoires. Dix pots, quatre heures de travail, aucune brûlure. Ce sont des choses qui peuvent arriver. L'année dernière, une éclaboussure m'a fait agonir à l'étape cruciale de l'écoulement des tomates vers le ventre du pot au moyen d'un entonnoir. J'y ai appliqué de la pâte à dents, comme me l'a appris ma grand-mère quelques années plus tôt, quand, en douleur à cause d'un potage aux lentilles rouges bouillant qui avait giclé sur mon visage, je l'avais appelé en désespoir de cause. Des trucs de grand-mère, c'est infaillible. Aujourd'hui, je sais aussi que le miel enduit sur la peau rougie et blessée soulage. C'est mon Dictionnaire des remèdes naturels qui m'a refilé ce truc.
Ça y est. Ma bague de fiancée enserre mon doigt, l'annuaire de ma main gauche. C'est M. qui l'y a glissée il y a à peine une quarantaine de minutes. La préposée à la bijouterie a téléphoné à 19 h 45 pour lui annoncer que l'anneau était arrivé. Nous avons descendu St-Hubert main dans la main, sur un nuage. Les bars crados et les boutiques bourrées de rouleaux de tissus et de dentelles se succèdent bizarrement sur cette artère multiculturelle où les rythmes latins côtoient les battements africains. Quelques restaurants accueillent quelques clients et nous voilà au coin de Jean-Talon en moins de deux. Nous sommes revenus avec ce changement entre nous. Je porte le symbole. M. se réjouit de sa brillance. Il est poli, discret et superbe. Nous avons tournoyé sous les néons. Notre danse de fiancés.
2 Comments:
Vive l'amour! L'Amour qui nous entoure. xxx
pour vous, je teste cet outil
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