orphelins de l'Éden

12.15.2011

transmutation

Elle m'a reconnue. C'est mon prénom qui lui a fait faire le lien entre cette femme qu'elle avait rencontrée pour une pré-admission pour césarienne il y a deux ans et celle qu'elle s'apprêtait à revoir. D'emblée, cette sympathique infirmière me le dit - tout ce que je viens d'écrire - et elle ajoute que c'est grâce à mon père que je porte mon prénom, non? Oui, c'est ça, parce qu'il avait eu un coup de coeur pour Marie-France Pisier, l'actrice qui incarnait Ludivine dans la télé-série Les gens de Mogador. Moi aussi, je me souviens de vous que je lui dis. Je me souviens de notre conversation à propos de la déresponsabilisation des gens face à leur santé depuis que le système prétend leur fournir toutes les réponses. Mais ça, je garde ça pour moi.

Pendant notre courte rencontre, je lui spécifie que je veux des points de suture plutôt que des agrafes pour refermer ma plaie. Comme Dr. P quand je lui avais demandé le jour où nous avons fixé la date de la césarienne, elle me demande pourquoi. Je lui explique que c'est mon ostéopathe qui me l'a recommandé pour réduire les adhérences et pour assurer une plus belle guérison des tissus. La sympathique infirmière corrobore ces faits. Il faudra me rendre dans un CLSC après pour me les faire retirer, mais qu'importe si le résultat est meilleur.

À elle, cette infirmière sympathique, je répète ce que j'ai dit à ma grande amie Jl. hier pendant notre dîner hier, lorsqu'elle veut savoir comment je me sens de devoir revivre une césarienne: l'idée m'est venue que peut-être que je dois repasser par là pour voir le bon côté des choses cette fois, trouver le positif et faire la paix avec cet évènement traumatisant qu'a été l'intervention pour Bo. Pourtant, cette chirurgie c'était bouclée rondement et tout le personnel avait été attentionné. Mais mon esprit n'arrivait pas à secouer cette impression d'échec, surtout que mes eaux avaient crevé et que j'étais passé si près d'un accouchement par voie basse.

Cette fois, c'est bon. Mon esprit peut assimiler la réalité pour en arriver à l'acceptation. Je suis passée par là. J'étais blessée, je serai guérie. Je crois que c'est tout à fait possible.

1 Comments:

At 12:31 a.m., Anonymous Joanna said...

Quel témoignange émouvant Lu! rien n'arrive pour rien, je souhaite de tout coeur que tu vives cette seconde césarienne comme un retour à la paix.
Je t'embrasse avec tendresse et respect! Tu es incroyable! Je pense à toi fort ds les prochains jours :O)

 

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