orphelins de l'Éden

8.01.2011

depuis quelques jours, je sens donc une libellule me frôler de ses ailes

Deux grands verres de lait de soya au chocolat pour bien remplir ma vessie dès 6 h 30. L'échographie est à 7 h 45. C'est donc aujourd'hui que nous devons nous rendre en radiologie pour rapporter avec nous des gros morceaux de ton identité. Qu'ils nous disent que tu es en santé, que toutes les mesures concordent aux standards qui déterminent la normalité morphologique. Ensuite, que nous sachions enfin comment t'adresser.

Ton papa est nerveux. En quittant le paradis, où ton grand frère reste auprès de sa mamie, il m'avoue que c'est encore plus difficile pour ses nerfs qu'une entrevue ou un examen. Respire, que je lui dis, nous saurons ce que nous attendons depuis des mois, n'est-ce pas merveilleux? Malgré tout, sa jambe a la bougeotte dans la salle d'attente comme lorsqu'il a bu un café de trop dans sa journée.

Une technologue vient nous chercher. Dès que nous nous installons dans la pièce - M. sur un siège pivotant à côté du lit où je suis étendue -, elle barbouille mon bas-ventre de gelée gelée, enfile des gants et commence à glisser la sonde dans la substance gluante. À ma grande surprise, elle tourne l'écran vers nous pour déjà nous montrer quelques parties de toi. Ici, la tête, là sa colonne vertébrale. Voulez-vous connaître le sexe de l'enfant? Wow, déjà, mais oui, oui. Je suis si étonnée de cette expérience complètement différente d'avec Bo., où la technologue avait avec elle une apprenante et que j'étais devenue un cobaye un peu délaissé.

La technologue aux cheveux blancs déplace la sonde habilement et stoppe lorsqu'elle trouve quelque chose qui me fait m'exclamer: ah, ce sont ses pieds. Mais non, qu'elle répond, ce sont ses cuisses - plus tard elle avouera que je n'avais pas tout à fait tort de penser cela car à ce stade-ci, les fémurs sont aussi grands que les pieds - et entre les deux, le sexe. Elle amène le curseur et nous pointe les parties génitales. Alors selon vous? J'hésite à répondre parce qu'avec garçon, même avec le curseur, je n'avais pas saisi l'image du pénis. C'est M. qui tente un: c'est un garçon? La technologue soupire, habituée de constater à quel point ce qui lui semble évident ne l'est pas pour les parents. Mais non, l'image est claire comme dans les livres, qu'elle nous annonce, c'est une fille.

Notre fille. Mes yeux et ceux de ton papa s'embuent et débordent. Notre sirène dans mon ventre, notre perle dans son huître. M. te voulait tant, bien qu'il avait fait la paix avec l'idée d'avoir un autre garçon. Il savait que l'important, c'était que nous apprenions que tu es en santé et de la tête aux pieds, tu l'es. Il irradie de bonheur. Il a eu ce qu'il désirait. Son garçon, sa fille, comme ce qu'il a lui-même connu, étant le grand frère de sa soeur. Je suis heureuse moi aussi, évidemment. Une petite demoiselle à aimer de tout mon coeur.

La famille se définit. Nous sommes comblés.

2 Comments:

At 6:45 p.m., Anonymous Anonyme said...

Félicitations... une petite cocotte en pleine forme... quel bonheur!
Stéphanie

 
At 1:00 a.m., Anonymous Anonyme said...

Mais quelle plume tu as! Un plaisir de te lire. Toutes mes félicitations pour le petit ange qui grandit en toi. Un garçon et une fille...oui, vous êtes comblés.
Corinne

 

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