orphelins de l'Éden

7.11.2011

soulever le poids

Quand ma soeur G. a pris la parole pour nous remercier d'avoir assisté à la cérémonie de baptême de son deuxième garçon, Ar., sa gorge s'est serrée parce qu'elle n'a pu s'empêcher de penser à là où ils étaient il y un an de cela.

Car il y a un an de cela, ils venaient d'apprendre le sexe de leur second enfant en même temps que le radiologiste leur avait expliqué que leur enfant avait une malformation: une fente au niveau labial, peut-être même au niveau du palais. Je me souviens encore de l'appel de ma soeur pour m'annoncer les deux nouvelles. C'est un autre garcon et il a un bec de lièvre - le terme péjoratif qu'ils ont utilisé parce que c'est plus connu que le terme scientifique que nous ne connaissions pas encore. Au téléphone, G. m'a avoué avoir beaucoup pleuré lorsqu'ils lui ont annoncé la nouvelle, mais déjà quelques heures plus tard, elle puisait une force dans son rôle maternel.

Nous aussi nous nous étions fait annoncer un bémol lors de notre échographie avec garçon: l'histoire avec sa dilatation du bassinet au niveau du rein droit. Beaucoup moins majeur direz-vous, mais aucun bémol n'est facile à avaler pour les parents, croyez-moi. Pour ma soeur et son conjoint débutait dès lors tout un parcours d'acceptation du destin et de rencontres avec des spécialistes à l'hôpital Sainte-Justine.

Puis, Ar. vit le jour et sa différence physique, les mois qui passèrent nous la fit oublier, en plus des interventions chirurgicales. Aujourd'hui, ma soeur G. le dit, le pire est derrière eux. Ar. est en santé, en plus d'être beau comme un coeur, vrai de vrai.

Depuis quatre ans maintenant, tous les étés apportent une nouvelle échographie dans notre famille puisque ma soeur G. et moi avons été bénies des cieux à intervalles réguliers chacune notre tour, aux deux ans. Bientôt, je l'ai déjà écrit, ce sera à nous de retourner dans une pièce sombre où un technicien manipulateur de sonde prendra une foule de mesures qu'un radiologiste viendra ensuite nous interpréter. Ce que je veux entendre à ce moment-là c'est: vous avez un bébé en santé, tout à fait normal. Garçon ou fille, ce n'est vraiment qu'une cerise sur le sundae, presque un caprice d'humains trop habitués à la technologie qui dessert un but réellement plus déterminant pour l'avenir de l'enfant.