orphelins de l'Éden

9.02.2010

tout l'amour

Il lance ses mains dans les airs, en tendant ses bras droits loin de lui au niveau de son visage éclairé par un beau sourire de garçon qui a réussi quelque chose de particulier. Une nouvelle manie qui durera le temps de se faire supplanter par une autre, parce que petit comme tu es, tout semble passer au gré d'un courant qui apporte constamment le prochain bond de crapaud.

Dernièrement aussi, tu cries. Très fort parfois, comme pour aller au bout de tes cordes vocales. Tu cries pour crier, pour entendre cette voix qui tu te fais également rugir quelques fois pareil que si tu avais avalé un monstre. Ta grand-maman-maman-de-ta-maman dit que tu chiques la guenille lorsqu'elle appelle et qu'elle t'entend ronchonner à l'arrière-plan. C'est que tu aimerais t'exprimer clairement, avec les mots qui préciseraient ce que tu veux et ce que tu ne veux pas, là, dans le moment. Malgré tout, nous parvenons à comprendre la plupart du temps ce que tu communiques du haut de tes dix mois. Comme lorsque je t'aide à marcher et que tu bloques tes pas tout à coup pour m'indiquer que nous n'allons pas dans la bonne direction. Par là maman, par là il y a le chat que je veux attraper, il y a les barreaux de l'escalier auxquels j'aime m'accrocher pour me tenir debout seul, il y a une porte entrebâillée qui m'intrigue. Viens. Oui mon ange, je te suis.

Je suis là. Et ton papa avec nous puisqu'il est encore en vacances, mais bientôt, il reprendra le rythme de la routine et nous, celui de la nôtre. Quelques semaines plus tard seulement, le froid reviendra et nous passerons un automne à nous adapter au climat plus gris pour accueillir avec joie la brillance du manteau cristallin de l'hiver. Ensemble, en complices, nous profiterons de ton autonomie de garçon qui titubera sans aucun doute d'ici là.

Comblée, je suis comblée.