orphelins de l'Éden

8.13.2010

m. miyagi

Je me suis brûlé les doigts. M. dit plutôt que je les ai ébouillantés puisque c'est avec de l'eau de cuisson qu'ils ont été blessés. Ma main droite est donc enveloppée d'un pansement-mitaine depuis trois jours. Je peux: changer les fesses de garçon et attraper ses pipis et cacas, le nourrir, jouer et marcher avec lui, cuisiner sommairement, faire du lavage; je ne peux pas: faire la vaisselle, me doucher, changer la litière de Nougat le gros chat, laver la salle de bain. De toute mes années dans la cuisine, c'est ma pire brûlure.

Jusqu'à mercredi dernier, cette sinistre palme revenait à cette fois où encore trop inexpérimentée, je n'avais pas pris au sérieux ce geste de mettre ma main sur le capuchon du mélangeur qui contenait une soupe de lentilles bouillante à réduire en purée. Résultat, de la soupe jusqu'au plafond, en passant par les armoires, le comptoir, le plancher et aussi, mon visage, ma poitrine et mes bras. Grand-maman, contactée en panique par téléphone, m'avait recommandé de beurrer de la pâte à dents sur ma peau atteinte. Eh oui, un truc de grand-mère, eh non, ça n'a pas marché.

Pour une brûlure, c'est de l'eau fraîche - pas glacée - qui apaise les cellules cramées. Alors pendant trois heures, ma main a été plongée dans un bol d'eau parce que les trois pansements que M. a tenté de faire - il faut couper l'air du "feu" qui continue son travail sournois sinon - pour couvrir ma blessure ont été arrachés par bibi. C'est finalement une infirmière du CLSC qui a fabriqué la mitaine nécessaire. Et avec elle, j'amuse garçon en lui donnant des becs rembourrés.