orphelins de l'Éden

3.03.2010

brosser à la focale

J'ai été exaucée. Le printemps est arrivé. Beaucoup plus tôt qu'à son habitude de saison transitoire, il faut le dire. Remercier Dame Nature devrait aller de soi, mais je sais que c'est plutôt le réchauffement de la planète le responsable des records de temps doux, de jours gris et de peu d'accumulations.

Nous sortons donc. J'installe Bo. dans la poussette et nous partons soit tricoter les rues du quartier comme aujourd'hui, soit vers le grand parc comme hier. Le soleil était si majestueux que je me suis enfin décidée à me munir de ma caméra pour capter des beautés naturelles.

Ces fruits séchés des vinaigriers me faisaient de l'oeil à chaque fois que je les croisais en empruntant la piste cyclable. Dans le décor aux prédominances ternes, ces grappes veloutés jaillissent dans leur robe vermeille. Des éclaboussures vives sur un canevas grisâtre. C'est d'ailleurs ce que j'explique aux deux jeunes filles qui osent me demander avec leur candeur de pré-adolescentes s'il y a un animal pour que je mitraille ainsi la forêt. Il y a de la couleur, des coeurs battants, des cardinaux empaillés, des cousins de coquelicots si vous préférez. Je leur dis qu'avec mon appareil, je fais de la peinture. Elles sourient gentiment à cette femme à la tuque hibou. Dans un an ou deux, elles n'aborderont plus les étrangers qui les intriguent.

Quand M. revient à la maison, je descends avec lui au bureau pour lui montrer ce que j'ai croqué. Nous tombons sur celle-ci.


M. dit: "On dirait une toile."

2 Comments:

At 8:24 a.m., Anonymous Anonyme said...

Wow! J'adore la deuxième. C'est magnifique, notamment par le jeu naturel des coloris!
Bises, J.

 
At 6:21 p.m., Anonymous ziwi said...

Ah oui, impressionante. Merci =)

 

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