orphelins de l'Éden

2.06.2010

bien, tout va bien

Il y a une éternité, je débarquais d'un avion qui me ramenait au paradis et M. venait m'accueillir à l'aéroport et il était tellement content de me revoir qu'il me faisait l'amour à peine rentrés et sans le savoir, il m'offrait le plus beau de tous les cadeaux: toi. Il y a un an. Jour pour jour.

Nous revenons d'un saut de crapaud chez nos anciens charmants voisins qui recevaient parents et amis pour célébrer le premier anniversaire de leur garçon Mt. Jour pour jour. À le voir marcher partout, s'épanouir pleinement et s'émerveiller à aller à la rencontre de chaque nouvel arrivant à la fête, je suis reconnaissante de les avoir dans notre vie car ils sont ceux qui ont mis en pratique avant nous des concepts que certains dans notre entourage croient inhibiteurs d'une indépendance. Parce que garçon est près de moi pendant qu'il fait ses siestes dans l'Ergo, parce que je le porte dans mes bras pour me déplacer d'un endroit à l'autre dans la maison, parce que je joue toujours avec lui quand vient le moment de stimulation, parce que nous dormons avec lui, ne le privons-nous pas de son autonomie? Je crois que non et mon instinct de mère me dit qu'il est heureux ainsi, qu'il se développe sans stress, baigné de cette énergie couveuse.

Si j'écris moins, c'est aussi un peu parce que je sais que nos choix ne sont pas ceux de la majorité et pour la première fois de ma vie, je n'ai pas envie d'expliquer le pourquoi du comment. Je n'ai pas envie de justifier ceci ou cela. Comme lorsque j'ai écrit il y a deux mois que garçon et moi, nous ne sortions pas beaucoup depuis que le froid hivernal s'était installé sur notre coin de planète. Eh bien, l'inquiétude que ça a généré dans mon entourage c'est traduit par des conseils de toutes parts. Il faut que tu sortes, c'est mieux pour ton mental, pour ta santé. Euh oui, je le sais, évidemment, mais la contrainte est là et on s'adapte, c'est tout. Cette inquiétude, même si elle naît de l'amour, je n'en ai pas besoin. Alors j'évite.

Sinon, je pourrais dire ici à quel point je suis constamment à te soigner, à te voir te métamorphoser sous mon regard, à adorer chaque instant à veiller à ton bien-être. Je pourrais dire que depuis deux ou trois semaines, tu précises toi-même ton rythme. Sans t'imposer quoi que ce soit, ta faim s'éveille aux mêmes heures, de jour en jour, et ton sommeil de siestes te gagne aux mêmes heures, de jour en jour. Dire que je me mets au lit vers 19 h, en même temps que toi, pour la nuit afin de t'accompagner dans l'assoupissement et m'assurer ainsi un vrai bon repos. Que nous restons un douze heures dans l'îlot, pour nous éveiller pour un premier boire nocturne vers minuit, puis de nouveau autour de 4 h 30. Dire comment tu te rendors sans rechigner aux creux des bras de ton papa ou à deux centimètres de moi, nez à nez. Dire qu'une fois que ton papa quitte pour le boulot, nous commençons notre journée qui a des airs d'une série d'un même cycle constitué d'un boire, de jeux, d'une relaxation en portage, d'une sieste, d'un éveil doux, d'un changement de fesses et puis d'un boire et ainsi de suite. Je pourrais dire comment tu grandis et tu te renforces et tu aiguises ta curiosité pour tout ce qui t'entoure et tu écoutes mes paroles et tu gazouilles de plus en plus.

Pour n'avoir jamais vécu cette opportunité de voir mon enfant vivre, je suis en paix avec cette proximité que nous partageons, cette intimité si nécessaire au développement de ton sentiment de sécurité. Comment pourrais-je faire autrement?

1 Comments:

At 8:36 p.m., Blogger Joanna said...

je suis bien émue de lire tes mots si chaleureux à notre égard... nous tes charmants anciens voisins...
eh oui, je suis moi aussi bien heureuse de savoir que je ne suis pas seule dans ce bateau de parentage de proximité, que je ne suis pas la seule alien ici bas...
le fameux forum duquel je t'avais parlé http://aq4p.forumactif.com/forum.htm me fait un bien fou car on peut partager et se rendre compte qu'on est pas seuls... c'est vrai que c'est le sujet le plus délicat, l'éducation des enfants, et que c'est tellement pas facile à écrire là dessus sans blesser personne ou susciter toute sortes de conseils. moi je te lève mon chapeau car à chaque fois que je vous vois avec Bo, je trouve qu'il émane une paix incroyable, une douceur et un sentiment que tout est comme ça doit être... vous trouvez VOTRE rythme, et c'est parfait ainsi!
votre instinct, votre intuition, votre écoute du bébé est votre guide!
lâchez pas la patate!!!
gros becs
jo

 

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