orphelins de l'Éden

10.01.2009

assiégés

Autre sprint de documentation sur Internet. Cette fois, c'est mon intuition de présentation de bébé Bo. par le siège qui remue mes méninges. L'intuition qui remonte à fin août est devenue réalité ce matin lorsque le médecin - encore une fois pas Dr. C. baba cool, mais plutôt un de ses collègues - a confirmé que monsieur bébé Bo., à qui j'avais pourtant imploré de se tourner tête vers le bas depuis deux semaines, n'a pas bougé d'un degré.

Étant faite comme je le suis, j'ai questionné le bon docteur à propos de la technique de version par voie externe. Verdict: une chance sur deux que ça fonctionne. Aussi, dans 1 % des cas, la manipulation déclenche l'accouchement, mais ça, ça ne m'inquiète pas.

J'ai versé quelques larmes de profonde déception dans la voiture lorsque M. m'a rassuré à propos du fait que l'important, c'était que bébé Bo. soit en santé et que s'il devait naître par césarienne - parce que si la version échoue, c'est sans doute ce qui nous attend comme expérience de naissance -, ça ne faisait pas de moi une mère inapte, que c'était ce que la nature avait décidé tout simplement. Ouf. En effet, mon corps de femme qui n'atteindrait pas son but ultime en vivant l'intensité d'un accouchement naturel et qui subirait plutôt une intervention chirurgicale avec tout ce que cela implique d'intrusion médicale dans l'expérience, oui il me faudrait un moment pour faire la paix avec. Je sais bien que pour la majorité des femmes, avoir une césarienne ne représente pas cette dénaturation de la naissance, mais pour moi, comment dire, ce serait un peu beaucoup comme un mauvais rêve.

Tout à la fois, je dois être reconnaissante. Ne pas oublier que mon enfant, bébé Bo., il est là, dans moi, qu'il viendra à nous, quoi qu'il arrive. Être reconnaissante d'avoir réussi à enfin devenir enceinte naturellement, sans traitement hormonal, après tous ces mois infructueux qui ont comporté leur lot d'incertitudes, de doutes et d'inquiétudes. Être reconnaissante d'avoir vécu une si belle grossesse.

Demain matin, je rencontre mon ostéopathe. Un beau hasard si vous voulez mon avis. En parlant avec elle, j'en apprendrai plus sur la technique de version et peut-être aussi sur l'efficacité d'alternatives qui existent. Par exemple, celle de la posture génu-pectorale qui consiste à se mettre à quatre pattes et à abaisser la poitrine vers le sol, fesses vers le haut, deux à trois fois par jour, pour encourager l'enfant à se positionner. Des traitements d'acupuncture peuvent aussi être faits. Mais parce que je commence ma 37e semaine, j'ai peur qu'il ne soit trop tard. L'ensemble des traitements, version y comprise, doivent être tentés entre la 32e et 36e semaines.

Je me mords les doigts d'avoir été si passive. Si j'avais fait des recherches il y a deux semaines lorsque le médecin m'avait alors confirmé que bébé Bo. avait toujours la tête en haut, j'aurais pu appliquer les traitements alternatifs à temps. Mais, bien sûr, j'ai voulu suivre le conseil de tout le monde, médecin y compris, de ne pas m'inquiéter en laissant plutôt faire la nature et attendre qu'il tourne seul. Maintenant, je sens que je fais un contre-la-montre. Heureusement, je le répète, je vois celle qui a déjà fait des miracles avec mon corps, A-M, cette ostéopathe aux mains miraculeuses. Sinon, c'est la version lundi matin. Intervention médicamentée si j'ai bien assimilé les informations retrouvées sur le net. Un tocolytique en soluté ou un suppositoire, histoire de détendre mon utérus et d'ainsi favoriser la réussite de la pirouette de coco.

Dieu, tu sais bien pourtant que j'ai confiance en mon corps comme étant une chose de toi, une machine parfaite. J'imagine qu'il me fallait une nouvelle leçon de lâcher prise. Je sais bien que je ne suis qu'un grain de sable, mais parfois, ça m'aiderait de goûter à la clairvoyance de ton omniscience. Humblement, Ludivine.

4 Comments:

At 8:16 p.m., Anonymous Anonyme said...

Bonjour Lu...

Petit commentaire d'une maman qui envisageait très mal l'idée d'avoir une césarienne pour accoucher de ses jumeaux. L'idée de récupérer d'une opération chirugicale alors que je voulais allaiter mes bébés et de m'occuper de leurs deux grandes soeurs à travers tout ça me faisait peur. De plus, je faisais drôlement confiance à mon corps qui avait déjà réussi deux accouchements naturels assez facilement. Je me suis donc retrouvée dans une situation ou j'ai pris la décision de tenter un accouchement naturel, bien appuyée par l'équipe de l'hôptal Ste-Justine. Mais voilà que mon premier est né de façon naturelle mais que le deuxième n'a rien voulu savoir de tourner tête vers le bas et le tout s'est terminé en césarienne d'urgence qui a bien failli coûter la vie à mon fils (Apgar de 1 lorsqu'il est né). Non seulement c'était une césarienne mais ils ont du me faire une anasthésie générale étant donnée l'urgence. Il m'en a pris du temps à m'en remettre de cette décision que j'avais prise. Encore aujourd'hui lorsque mon fils a un problème respiratoire banal je ne peux m'empêcher de me sentir remplie de culpabilité face à la décision que j'ai prise il y a de ça plus de 6 années.

Longue histoire courte... (trop tard...) Il est normal d'avoir confiance en notre corps. Malheureusement je crois aussi qu'il est normal pour une maman de sentir qu'elle subi un échec si elle doit accoucher par césarienne puisque accoucher naturellement c'est ce que les femmes font en tout cas elles le souhaitent. Par contre, dans mon cas, même si je n'aime pas l'idée d'avoir des regrets, j'aurais aimé avoir eu un peu moins confiance en mon corps et me laisser aller à l'idée de la césarienne. Ce qui compte réellement c'est de porter dans nos bras nos tout p'tits... peu importe comment ils nous sont livrés.

Ne t'en fais pas. Tout ira bien... Nos bébés commencent parfois très tôt à dicter leurs volontés.

En plus... il risque bien de te faire une petite surprise de dernière minute et culbuter par lui-même. C'est lui qui décidera!

S

 
At 10:21 a.m., Anonymous M-H said...

Ça y est , vous avez une progéniture déjà rebelle avant même qu'il ait mis les pieds sur terre !
Je n'ai pas d'enfant ma chère. Mais moi la première chose qui me vient en tête c'est : pensez à vous deux.
Il faut qu'au bout de ce 9 mois de cohabitation, vous puissiez vous retrouver les deux en bon état pour cohabiter dans une autre demeure que celle de ton corps.
Peut-être que la césarienne est un échec pour les mamans, mais elle ne t'enlèvera jamais ton petit.
Garde tes forces pour le plus beau qui sera l'après .. non ?

faites attention à vous deux. et on attend la suite des nouvelles avec impatience !
xxxx

 
At 7:11 p.m., Anonymous ziwi said...

J'allais envoyer un message plus personnel, mais me voici interpellée et encouragée par les messages déjà publiés.

Pourquoi serait-ce un échec de la part de la femme si un accouchement par césarienne s'impose? Ce n'est certainement ni conscient ni un choix de la part de la femme si le petit chou ne tourne pas. Le corps a parfois ses raisons qui nous échapperont toujours - et chère bloggueuse, tu en prends (et tu en as déjà) assez sur tes larges épaules. Ne prends pas le poids ce qui est hors de ton contrôle, sois douce avec toi-même. Tu es importante et ton bien-être nous importe.

Je comprends par contre tout à fait le désir que l'accouchement se fasse avec le moins d'interventions possibles, mais encore - vous allez être une belle petite famille et le tout sera derrière vous sous peu. And at the end of the day, c'est ça qui compte. :)

Gros bisous et pensées à vous 3.

 
At 8:38 p.m., Anonymous Anonyme said...

Je te comprends, car, moi, ça été à 38 semaines qu'on m'a appris que S, mon plus vieux, était un cas de siège. C'est en faisant un strippage des membranes, pour essayer de provoquer les contractions et l'accouchement que le Dr. s'est rendu compte que tout en bas, ce n'était pas la tête qu'il avait senti mais bien les fesses! J'ai encore l'impression de son visage enregistrée dans ma mémoire. Suite à ça, j'ai eu un rendez-vous, quelques heures plus tard, pour confirmer par échographie, qu'il était en effet un cas de siège. Puis, à 1h40 du matin, mes eaux ont crevés, et il est né, par césarienne, à 5h18.

Avant même que mes eaux crèvent et que j'aie mon rendez-vous le lendemain matin pour voir si une version était possible, je m'étais faite à l'idée que j'opterais pour la césarienne.

Et, pour terminer cette communication sur une note positive, F, mon 2e, est né AVAC, avec succès... tout n'est pas perdu, c'est encore possible...

Bonne chance!

S au Texas

 

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