orphelins de l'Éden

9.26.2009

ma conteuse adorée

Ensemble, nous avons roulé vers St-Joseph-du-Lac, cette Mecque québécoise de la pomme. Grand-maman était coquette comme à son habitude, vêtue cette fois d'un habit décontracté rose et d'un col roulé vert menthe. En parlant il y a deux semaines, j'avais compris combien elle aimerait aller cueillir les beaux fruits défendus à même les arbres alors je lui avais promis cette sortie commune.

À peine sur la route, nous avons apprécié le tableau formé par la volée d'outardes aperçue à la hauteur de Mirabel. Comme des gamines, nous avons échangé sur notre joie de voir ces volatiles marquer le début et la fin de la saison froide, d'entendre leurs cris résonner sous les nuages, sur ça, et sur une foule d'autres petites choses. Comme le fait que la nature soit si belle, qu'il est sûr et certain qu'il existe un Grand Artiste.

Ma grand-maman, elle m'a raconté comment elle a ramassé des pommes au verger où nous sommes allées dans les années cinquante et soixante. Elle m'a nommé le propriétaire de l'époque, son fils qui lui a succédé et puis, son fils à lui. Les journées de cueillette s'échelonnait de 8 à 18 h et à l'époque, l'autocueillette n'existait pas. Les bushels coûtaient 2$, mais ceux contenant les pommes tombées par terre, 50¢. Ceux-là, remplis de fruits aussi beaux que les autres plus dispendieux, elles en offraient plusieurs à sa soeur Eg. et son beau-frère At. parce qu'ils avaient une famille nombreuse et qu'avec toutes ces bouches, il fallait absolument garnir la chambre froide de denrées.

Avant d'arriver au verger Lafrance, le hasard a fait que je devais arrêter chez la rempailleuse pour récupérer la chaise berçante de mon grand-père à présent restaurée. Ma grand-maman n'a cessé de dire "que les gens allaient en être malades" tellement elle était embellie par le travail de la sympathique artisane. J'étais heureuse de lui montrer que son mari vivrait parmi nous au paradis grâce à une de ses créations.

En tournant les pommes sur les branches pour les détacher sans endommager les arbres, je souriais à tous les "qu'elles sont belles" que grand-maman lançait à chaque trente secondes. Qu'elles sont rouges, que c'est beau. En nous promenant entre les pommiers lourds de fruits, nous avons croqué dans la chair sucrée de joyaux choisis parmi tous les autres à portée. J'ai photographié le bonheur enfantin de cette femme aux cheveux blancs comme neige et moi, je me disais à toutes les trente secondes, comme elle est belle.

2 Comments:

At 2:10 p.m., Anonymous M-H said...

Une chance que je ne suis pas une amie rancunière hihihiihhi
Au nombre de fois où vous passez devant la maison sans faire un petit stop de 5 minutes, je pourrais finir par le prendre personnel hihihi

Maiiiiiiis noooon petite taquinerie du dimanche, reposez-vous, futurs parents ;-)


Nous avons décidé de sauter par dessus les pommes cette année, contentons-nous du marché local :)

xxx

 
At 8:21 a.m., Anonymous Caroline said...

Vive St-Joseph-du-Lac et ses beaux vergers !
Bien contente de savoir que vous êtes venus cueillir des pommes dans notre beau village !
Merci d'encourager l'économie locale ! hihi !

Caro

 

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