orphelins de l'Éden

4.17.2009

à vous, chère communauté

Juste un nombre. Trois chiffres d'alignés. Un point culminant pourtant, quelque chose comme un accomplissement. Voici mon 500e message livré, 982 jours après avoir pondu mon tout premier. Qui aurait cru tout ce qui passerait ici, sous vos yeux, toutes ces douces fluctuations, tous ces moments de changements, les hauts, les bas. Comment pouvais-je me douter de l'addiction qui me guettait à me laisser aller à cet exercice, à cette discipline enivrante, à cette obligation nécessaire comme celle de respirer l'air. J'aime venir ici, découvrir où cela me mène, souvent à mon insu. J'aime relever le défi de progresser, de me métamorphoser subtilement.

Parfois, je me relis. Je relis des tranches de moi au passé. Avec mes yeux du jour, je revois celle qui étais là, totalement investie dans le moment. Souvent, je suis fascinée de constater ce que j'ai perçu alors, ce que j'ai tracé comme passage sur la ligne du temps par ma création. Voilà le secret d'une de mes motivations à continuer d'écrire, cette joie de redécouvrir quelque chose qui ne m'appartient plus et qui ne m'a jamais appartenu d'ailleurs. Quelque chose né de moi, mais de l'instrument que je suis. Pas un pantin remarquez, un roseau plutôt, vibrant au gré du souffle universel. Mes écrits vivent d'eux-mêmes. La preuve, tous ceux que vous êtes à me lire, je sais que vous avez découvert une autre Ludivine que celle que vous connaissiez avant toute cette aventure, une autre entité dotée d'une autre voix. Pas diamétralement opposée bien sûr à celle que vous connaissiez, à cette fille, cette soeur, cette amie, cette collègue, cette membre de votre famille. Mais une Ludivine autre. Et pour ceux qui ne me connaissaient pas et qui m'ont rencontrée ici, je sais que vous n'arriverez peut-être pas à vous défaire de celle que vous avez appris à découvrir lorsque je me retrouverai devant vous.

Nous ne sommes pas constitués d'une seule personnalité, nous sommes la somme de plusieurs identités endossées à plusieurs époques ou nécessaires pour vivre chacun de nos rôles sociaux. Seule l'intimité permet un rapprochement réel auprès de ces multiples couches qui drapent les êtres. Je crois qu'ici, il y quelque chose de cela, de ce rapprochement réel. Je crois que si vous revenez et moi avec vous, c'est que nous parvenons à vivre cette intimité. Cette intimité qui a des vertus de baume. Vous qui me lisez, vous êtes liés sans le savoir à d'autres qui font de même. À chacun d'entre vous, merci. Combien de temps nous retrouverons-nous ici, ensemble? On s'en fout. L'important, c'est qu'on y soit bien.