orphelins de l'Éden

4.11.2009

bec sucré

Avant de quitter les lieux aujourd'hui, il nous a demandé à nous les visiteurs si nous avions des pistes de solution à proposer pour que les choses changent pour lui et ceux qui partagent les mêmes valeurs marginales. Il, c'est Jean-Pierre Clavet, qui nous a fait faire le tour des lieux avec générosité et moults détails de cette vie consacrée à l'agriculture à l'ancienne. Les lieux, ce sont des bâtiments, des terres. À La Ferme le Crépuscule, un peu en retrait du village de Yamachiche, tous les élevages sont certifiés biologiques, ce qui pousse dans le jardin aussi. Les poules à chair sont utilisées par nulle autre que des chefs comme Normand Laprise de chez Toqué et Martin Picard du Pied de Cochon. Mais surtout, M. Clavet peut se targuer d'être le seul à opérer une cabane à sucre biologique. Et les amis, quelle expérience authentique à vivre.


Soixante convives peuvent prendre place dans cette salle à manger chaleureuse aux murs de lattes de bois. Un poêle à bois immense trône dans la pièce sur lequel une multitude de marmites contiennent le repas qui nous sera servi. Que de bonnes choses: soupe aux pois, patates sautées, sirop, fèves au lard, jambon fumé, sirop, saucisses au poulet et au boeuf, omelette, sirop, pain et ketchup maison, oeufs au sirop, crêpes-beignets, sirop. Bien sûr, le prix est plus élevé que dans tout autre cabane à sucre, mais il en vaut la chandelle, je vous l'assure. L'année prochaine, j'aimerais convaincre ma famille de venir pour goûter à cette authenticité, parce que chez nous, nous adorons cette tradition du printemps.

Quand M. Clavet a posé sa question, j'ai répondu que ce qu'il fallait, c'était davantage d'éducation. Il faut que les gens comprennent le cycle de la chaîne alimentaire, qui devient conséquemment une chaîne économique. L'agriculture biologique n'est pas un luxe, c'est un retour à la juste valeur de nos aliments. Il faut retourner à nos fourneaux et surtout, apprécier ce que nous retrouvons dans nos assiettes. Alors, d'abord et avant tout, de l'éducation. Il y a eu une amélioration significative dans les dernières années. La population est en général plus ouverte que jamais à écouter le message. Reste à faire en sorte que les instances gouvernementales réalisent que les agriculteurs qui décident de se lancer dans cette aventure qui vise le respect de la planète méritent une aide financière pour poursuivre leur incroyable labeur. Entre-temps, prions pour que M. Clavet et sa conjointe tiennent bon, malgré toutes les contraintes. Ce sont des gens comme eux qui font que la Terre est un endroit où il fait bon de vivre.