orphelins de l'Éden

4.03.2009

cette semaine, tu définis ton sexe

L'utérus a la grosseur d'une limette en temps normal, c'est-à-dire, lorsqu'il n'est pas porteur d'une vie en développement. Pendant une grossesse, il grandit bien sûr au rythme du petit être qui se déploie, au fil des semaines. Depuis hier, j'ai commencé ma huitième semaine, alors mon utérus a maintenant la grosseur d'une orange et dans deux semaines d'ici, il aura celle d'un pamplemousse. De mémoire, je croyais avoir déjà atteint le stade pamplemousse et c'est cette donnée que j'ai transmise erronément ce matin à mes deux chers clowns de collègues masculins. Ils se sont bien bidonnés que je les tienne au courant de cette expansion de ma matrice en la comparant à un agrume. Moi, ça m'aide à visualiser ce que je porte comme nid.

Beaucoup de gens s'informent de ma santé ces jours-ci. En me saluant, il pousse un peu plus avec un "pis...?" Pis rien pantoute que je réponds, tout roule comme sur des roulettes. Pendant que je tape ces derniers mots, je touche le bois de mon bureau de travail. Je me souhaite une grossesse sans trop d'inconforts. Je me souhaite d'être de ces femmes qui flottent sur un nuage quand elle porte leur progéniture dans l'abdomen, de celles qui dandinent doucement, les mains sur le ventre, le sourire paisible accroché aux lèvres et aux coins des yeux.

Hier soir, M. et moi sommes allés en ville pour qu'il magasine un peu. J'ai offert à monsieur deux jeans pour son anniversaire, qui tombe le lundi de Pâques cette année. En zieutant les fringues dans les boutiques, je me suis souvenue que ça ne servirait à rien de me laisser tenter par un petit quelque chose pour l'été puisque mon corps ne sera pas du tout le même venu les mois plus chauds. Ma soeur G. me disait pas plus tard qu'hier justement que tous les vêtements qu'elle s'est achetés il y a un an pour s'adapter au progrès de sa propre grossesse, j'en bénéficierai. D'ailleurs, elle m'a déjà refilé un immense Tupperware plein d'habits propres et impeccablement bien pliés.

Sinon, les jours passent et je ne sens pas beaucoup de différence d'avec mon corps que j'ai toujours, ou presque, connu. M. dit que mes émotions sont plus à fleur de peau, mais il oublie que même sans le facteur grossesse, nous avons tous les deux nos caractères et nos têtes de cochon. Pauvres hormones au dos large. Pourtant, il serait facile pour moi de dire "oui, c'est ça, je pète ma coche parce que je ne suis plus tout à fait moi-même", facile pour moi, mais aussi facile pour lui. Hormones au dos large.

Je m'étonne de ne pas avoir déjà dévoré une pelletée de bouquins sur le sujet de la grossesse, de l'accouchement, des premiers jours de bébé, de son développement. Mon amie Jn., mon ancienne charmante voisine, maman du petit Mt., m'a gentiment donné une liste d'ouvrages à compulser, la plupart disponible à la Grande Bibliothèque. Je me laisse encore un mois et après, je commencerai à remplir tranquillement mes cellules grises de matière à mâcher en prévision du point tournant de nos vies. Une fois le troisième mois de complété, je passerai à une autre phase et là vraiment, il n'y aura sûrement plus une minute qui s'écoulera sans que je ne me souvienne de petit être qui m'accompagne à chaque pas. Proéminence aidant et puis, nous entendrons son minuscule coeur battre lors d'une rencontre avec Dr. C. Là, je risque bien d'être soufflée, quelque part dans le firmament. À la rencontre de notre étoile.

1 Comments:

At 1:24 p.m., Anonymous Mimosa said...

Mon Dieu , comme c'est beau ce que tu écris. Je suis tellement heureuse pour toi. J'ai eu moi-même les mêmes émotions et sentiments qui que tu découvres chaque jour. Il n'y a rien de plus paradisiaque que de sentir ce cher être bouger dans ton sein.Ce sera le Nirvana pour toi je le sais !

 

Publier un commentaire

<< Home