orphelins de l'Éden

2.06.2009

repriser l'expérience à la réalité

Ça y est, je reviens avec la goutte au nez. J'ai aussi l'impression que mes oreilles sont le nid d'une infection qui irradie de façon aiguë quand je tourne la tête en enchaînant certains mouvements. Simple coup de froid j'imagine. Peut-être que ça remonte au soir où je suis sortie du bâtiment de la piscine avec un glouglou dans mes orifices auditifs malgré tous mes efforts à extirper l'eau de cette cachette anatomique. Coup de froid donc même si j'avais calé ma tuque sur ma tête et passer mon capuchon molletonné par-dessus elle. Enfin, il faut dire que là où j'étais, il faisait froid, le vent était sec et le nombre de gens utilisant les infrastructures des lieux - cafétéria, salles de classe, poignée de portes de tous les édifices - s'élevait à environ mille individus. D'ailleurs, il y avait partout des dispositifs cracheurs de désinfectant pour les mains accrochés à tous les dix pieds sur les murs. Moi je crois à la constitution du système immunitaire par le contact à certains microbes. Bien sûr, je respecte la consigne des hôpitaux, mais sinon, je ne suis pas une adepte de ses pompes qui beurrent les mains d'une substance qui n'est pas entièrement volatile et dont l'efficacité à été remise en question par des analyses scientifiques. Moi mes doigts, je les utilise pour me frotter les yeux quand je suis fatiguée, pour me décrotter le creux d'une molaire parfois, pour manger et donc je me les lèche de temps en temps. Nulle envie d'irriter mes muqueuses alors je me lave les mains sous un bon jet de H2O à tous mes tours à la salle de bain. Ah l'eau, se dissolvant fantastique.

Deux avions dans l'avant-midi. Réveil à 4 h du matin. Avant de partir, un dernier tour du regard de la chambre occupée cinq jours durant. Les seules traces de mon passage là: les serviettes dans la baignoire, le lit défait, la pile de petits trucs à recycler sur le bureau. Ciao. J'ai bien aimé ma visite, je vous l'assure.

Je vous assure que j'ai aimé découvrir un autre coin de pays, apprendre une foule de choses par rapport à mon boulot, voyager, socialiser avec de nouveaux individus, confirmer que j'ai le flair pour repérer les ressources qui me conviennent dans une bourgade plantée au milieu de pas grand-chose, même mieux que ce chauffeur de taxi qui sillonne cette ville depuis plus de deux ans à qui j'ai appris où était le magasin d'aliments naturels. Eh oui, j'ai repéré l'adresse sur un panneau affiché sur la 13e avenue lors de ma première sortie dans la civilisation hors du centre d'activité autosuffisant où je demeurais. Je me suis ainsi régalée d'une portion de ragoût de boeuf biologique sur un lit de riz à grain court brun que j'ai prise pour apporter de retour au berceau de ma formation qui se poursuivait en soirée juste après ma deuxième escapade, express celle-là. Au petit magasin à l'odeur typique de ces endroits remplis d'articles bons pour la santé, j'ai aussi déniché un savon artisanal au patchouli pour mon chéri, lui qui adore ce parfum hippy.

Quand je lui ai offert ce présent tout simple, son coeur m'a semblé palpiter comme celui d'un personnage de bande dessinée. Je l'ai vu s'envoler tout rouge, porté par une paires d'ailes blanches ressemblant à de minuscules cumulus. Je suis de retour. Près de lui. Au paradis.