orphelins de l'Éden

1.31.2009

parenthèse

J'ai la gorge enrouée. Au onzième, la journée a été folle. Beaucoup d'informations à transmettre. J'ai donc mis mon chapeau de madame-la-professeure avec plaisir parce qu'elle est toujours en moi cette persona acquise sur les bancs de l'université. Madame la professeure.

J'ai la gorge enrouée comme lorsque j'avais plusieurs groupes à rencontrer dans une même journée et que je devais me présenter, présenter le contenu du cours, présenter le planning de l'année à venir. Présenter. Décrire. Parler pour clarifier. Répondre. Des mots et des mots. Les cordes vocales qui vibrent des heures durant, ça finit par gratter la luette. Aujourd'hui j'ai fait une Céline de moi-même.

Autrement, la journée a aussi été bonne. Beaucoup de détente malgré la charge de travail pas possible. L'atmosphère est demeurée sympa et ensemble, nous nous sommes retroussés les manches pour tenter de maîtriser la situation.

Quand est venue l'heure de quitter, j'ai salué joyeusement à la ronde en lançant: "Bonne semaine et gardez le moral." Certains, comme vous peut-être à l'instant, on alors appris que je quitte demain pour ne revenir que vendredi prochain au paradis. Déplacement professionnel. Ça fait sérieux comme ça, mais c'est ça bien exactement. Le onzième m'envoie ailleurs au Canada pour parfaire mon engagement vis-à-vis ma carrière. L'exercice risque d'être intéressant.

Là où je vais, il vente beaucoup semble-t-il et il fait froid, très froid. Aussi, il paraît qu'il y a de gros lapins qui se promènent un peu partout. Je tenterai d'en saisir un spécimen ou deux sur caméra pour vous les exhiber à mon retour. Quand je pense que ma soeur B. et toute sa petite famille sont présentement sur Bali à se gorger d'un coin terrestre tout simplement hallucinant, je me dis qu'en comparaison mon voyage est bien aride. Mais au moins, je prendrai l'avion et j'aurai l'impression de nouveau pour quelques jours.

Avec M., nous avons discuté d'une astuce pour que je vous transmettre des messages via son courriel. Nous verrons bien si le fonctionnement s'avérera chose possible une fois sur les lieux. Si j'ai accès à un poste de travail, je vous communiquerai live par voie de mon chéri. Sinon, vous n'aurez de signe de vie de ma part que vendredi soir ou samedi prochain. D'ici là, j'ouvre grand mes yeux. Je vais ailleurs et je serai seule dans ma tête pour la majorité du temps parce que même mes relations interpersonnelles des prochains jours seront de l'ordre du ailleurs étant exclusivement nées de rencontres avec des étrangers. Je pars avec de la nourriture plein ma valise, mon costume de bain aussi pour profiter de la belle piscine art déco qui me sera accessible. Je pars avec mon appareil photo, en espérant pouvoir l'utiliser malgré le froid extrême selon les prédictions. Je pars avec des bouquins pour m'occuper dans l'avion. Je pars avec une valise pleine de vêtements propres. L'habit ne fait pas le moine, mais lorsque la tenue de ville est obligatoire, on fait un effort pour nettoyer un peu son style. Surtout quand on a une tendance grano relax comme moi. Ah oui, j'oubliais, je pars aussi avec mon anglais en mode "default language" sur mon disque dur intra-crânien. Brisure dans mon quotidien, mais continuité sur ma ligne du temps. J'enregistre dès demain 13 h.