orphelins de l'Éden

1.14.2009

l'or dans tes yeux

Le froid. Transformant l'air d'aujourd'hui en une matière rigide plongeant jusqu'à mes poumons qui se vidaient ensuite en condensation glacée sur la laine de mon foulard molletonneux. Enfouie sous l'épaisseur de mon manteau doudoune, la fourrure de mon capuchon, les cavités moelleuses et chaudes de mes mitaines, la laine synthétique de mes bottes mocassin et de ma peau bleue, j'ai profité du beau soleil de l'heure du midi pour aller marcher. Une heure plus tard, je n'en pouvais plus de la chaleur qui me faisait suer sous ma pelure isolante intégrale.

Pendant la marche, j'ai constaté assez rapidement que peu nombreux étaient les piétons qui avaient eu le courage de braver ce coup de froid. Les gens que je croisais étaient vêtus convenablement, avec à peu près juste les yeux de dévoilés. Au fond, par des jours pareils, tous les Québécois portent la burka.

À un moment, sur une rue de belles maisons gigantesques, juste après celle d'entre elles où le terrassement est toujours époustouflant pendant les jours chauds et dont j'ai remarqué dernièrement des ma-petite-pouliche aux crinières multicolores plantées dans le manteau blanc à côté des protège-rosier, j'ai vu une femme se dirigeant vers moi, de la direction opposée. En la regardant une milliseconde de plus, mon oeil a accroché sur sa tuque originale. Par-dessus ses cheveux argentés, il y avait un visage de singe. Rigolote cette coiffe d'hiver, avec ses petites oreilles, son air de bas de laine, son sourire de grandes dents définissant la courbe du front.

Le but de ma mission de ce midi était de me rendre à une boutique précise pour voir s'il y avait une paire de chaussures que j'aime parce que je les possède déjà depuis le printemps dernier et dont j'aurais voulu avoir une autre copie pour pouvoir continuer à étirer le plaisir de les porter. Une fois rendue là, j'ai bien réalisé que je devrais poursuivre mes recherches. Mais juste en rentrant, j'ai remarqué les tuques accrochées sur un pan du mur et j'ai cherché un exemplaire complètement noir avec des cache-oreilles. Malheureusement, les seules intéressantes étaient bardées du logo de la marque et comme je n'aime pas l'idée d'être une pub ambulante, j'ai laissé tomber. C'est M. qui m'avait dit au début de la saison froide qu'il aimerait avoir une tuque noire avec cache-oreilles. Alors depuis, mon oeil reste ouvert pour combler mon chéri. Parce que je suis comme ça.

De retour sur la rue bordée de boutiques, j'ai repris ma marche, mais à peine trois vitrines plus loin, mon oeil tomba sur une panoplie de tuques "animales". Le singe de la femme aux cheveux argent étaient là, avec un chat rouge et une souris mauve je pense. J'ai jeté mon dévolu sur un hibou couleur or pour mon amoureux. En revenant vers le onzième avec le cadeau dans mon sac, je me suis dit qu'au pire, s'il ne l'aimait pas, elle deviendrait mienne.

En vidant mon sac de retour à la maison, j'ai installé la tuque sur la rampe dans l'entrée. M. est arrivé quelques minutes seulement après, et comme ça, il a pris la tuque et l'a enfilée en comprenant tout de suite qu'elle était pour lui. Depuis, il la porte encore, deux heures plus tard. Chouette.

1 Comments:

At 11:49 p.m., Anonymous Anonyme said...

Bon Dieu Ludivine !!

J'en ai cherché encore et encore et encore des tuques animaux !! J'en voulais une du chat noir !!!
Enfin de je sais plus quel animal noir (un ours sinon?)

Zut alors , faut me dire où , quand, et combien pour que je me jette dessus !! J'ai fais les Eaton, LaBaie, boutiques de chapeaux et tutti quanti sans rien trouver... t'as du bol ya pas à dire !!

 

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