orphelins de l'Éden

1.27.2009

battement d'ailes

Un projet de recherche. Une collaboration. J'avais raison, ça sentait l'universitaire. Et je me réjouis d'avoir été sélectionnée parmi une panoplie de candidates potentielles, même si c'est le hasard qui t'a menée ici Laurence, à cet espace personnel que j'engraisse régulièrement, pareille à la vieille sorcière dans un des contes des frères Grimm. Il faut croire que tu es à présent bien dodu, prêt à te faire dévorer par la loupe scrutatrice de cette gentille chercheuse.

Bien sûr, je dis cela, mais nous n'en sommes encore qu'à un menu lien de rien du tout tissé à partir d'un échange de courriels polis. Bonjour Laurence. Bonjour Ludivine. Oui, je suis intéressée par ton projet. En attendant, j'imagine.

J'imagine ce que ce sera de te rencontrer toi, jeune femme à l'esprit allumé. Évidemment, j'essaie d'anticiper quelles questions surviendront, comment sera structuré ce dédale d'informations recueillies que tu voudras sans doute passer dans le moulinet du point focal de ta thèse.

Bien sûr aussi, cette invitation inusité survient et ce qu'elle a d'étonnant, c'est qu'elle répond complètement à cette constatation que notre monde, celui que nous construisons tous chacun dans notre quotidien, celui qui s'édifie au gré de nos valeurs et de nos actions, eh bien, notre monde est perméable, ouvert à celui de tous les autres mondes qui s'exposent.

Est-ce que je m'expose plus parce que je blogue? Peut-être. Est-ce que je me dévoile impudiquement? Exagérément? Inutilement? Pourquoi est-ce que je le fais? Pourquoi est-ce que je reviens ici à tous les deux jours pour déballer mon instant en l'encapsulant en mots? Vous qui me suivez depuis des semaines, des mois, des années, vous, vous avez peut-être des réponses à force de me lire.

Je crois que ce véhicule, il est pareil à une bonne paire d'yeux ou à un sourire sincère. Cet espace, il est pareil qu'une conversation impromptue sur un banc public avec un étranger. Mondes perméables. Cette bulle que j'occupe un peu plus au fil du temps, elle vit au-delà de moi. Elle allonge ses tentacules et vous rejoint. Parfois plus que d'autres. Ce blogue, il me surprend aussi. C'est mon début de réponse.