orphelins de l'Éden

1.18.2009

s'amuser, c'est pas compliqué

Pendant que des muffins au chocolat et aux framboises cuisent dans le ventre brûlant du four et que la dernière brassée de lavage se fait brouetter de l'autre côté de la cloison de la pièce orange, un M. amorti regarde une émission culturelle et je m'assois pour pondre en mots mes impressions du court séjour en Estrie. Franchement réussi. À part pour la tempête colérique qui nous a brouillés M. et moi dans Jasmine la Fit un long et intense moment désagréable parce que nous n'arrivions pas à trouver le foutu Centre des services du Mont Orford où nous avions rendez-vous avec les autres partants pour une virée de raquette en nature et que le temps filait, cette escapade en dehors du paradis fût, eh bien, paradiasique.

Quand nous sommes enfin arrivés au point de rencontre, pas un collègue en vue. Nous avons pris place à une table pour engloutir nos sandwiches au milieu d'une foule d'adeptes de ski de fond habillés de la tête au pied de vêtements techniques moulants. Une véritable culture du spandex noir. Avec nos manteaux matelassés disons que nous détonions un tant soit peu. Mais vraiment, nous ne sommes pas du genre à nous faire du mouron pour ce genre de conformisme.

Finalement, un collègue est apparu. Lui aussi s'est mis à invectiver le manque d'indications routières pour justifier son retard. C'était Pt., quelqu'un avec qui nous avions enfiler les raquettes lors de la réunion de mars dernier. Il nous a expliqué que son amoureuse était restée à l'hôtel pour étudier. Puisque personne d'autre ne s'est présenté, nous sommes allés louer l'équipement et nous avons commencé notre randonnée à trois.

Croyez-le ou non, la laie sinueuse sur laquelle moi et Pt. avons bien failli laisser notre système cardio-vasculaire était baptisé "le sentier de la chouette". M., le meneur de notre trio, qui portait sa nouvelle tuque hibou qui fait ressortir l'or dans ses yeux, était donc une espèce de mascotte du plein air. D'ailleurs, plusieurs visages se sont fendus d'un grand sourire lorsqu'ils croisaient mon bel amour. Un peu de fantaisie, ça fait pétiller les coeurs à tous coups.

Après l'activité accomplie - parce qu'il faut ici parler d'accomplissement vu la pente ascendante qui n'en finissait plus de finir - nous avons mis le cap sur Bromont, plus précisément sur l'hôtel, la chambre, la douche, l'eau chaude qui nous attendait. La chambre qui nous a été attribuée avait un plafond cathédrale et un foyer, un grand lit aux draps doux et des produits de bain à base de protéines de soya. Une nuit quatre étoiles.

Juste avant le souper, nous sommes sortis pour trouver des collègues. Nous sommes tombés sur un couple avec lequel nous avons cliqué l'an dernier et ils nous ont invité à leur chambre pour un verre. Il n'y avait pas de foyer dans leur chambre, mais plutôt une mezzanine avec un divan en cuir. Choyés.

L'heure venue, nous sommes descendus dans la salle aménagée pour le partage du repas et ce qui allait se transformer en party plus tard. Après plusieurs bises et bonne année échangés, les convives se sont installés autour des tables rondes, selon des groupuscules nés des fonctions communes de certains collègues dans la PME. Nous étions donc dans l'équipe software. Le repas fut délicieux, composé de plats à base de produits locaux. La conversation fut également délicieuse, composée principalement de l'humour bon enfant de Nr., conjoint de Nc., femme à l'humeur douce.

Une fois le dessert chocolaté terminé, les lumières furent tamisées et Al., le fils du patron de la boîte, qui occupe aussi un poste dans l'entreprise, a branché deux laptops à un mixer et des baffles, et la musique a commencé pour ne s'arrêter qu'à 1 h 30 du matin. Bien sûr, il a fallu un certain temps pour dégourdir les participants, réchauffer l'ambiance, lâcher notre fou collectivement. Mais une fois partie, les danseurs se sont désinhibés et vraiment, ça été un bon moment. M. a même réussi à relever un espèce de défi personnel qui avait pour objectif de s'établir une solide réputation de danseur au sein de ses collègues. Sur un air plus techno, il a littéralement occupé le centre de la piste de danse pour y rebondir avec rythme sous le regard médusé de l'ensemble. Audacieux le mec.

Nous nous sommes réveillés tôt pour aller petit-déjeuner pareils à des rois dans une salle commune avec vue sur les pistes. Nc. et Nr. qui étaient là en même temps que nous, mais installés plus loin, se sont arrêtés à notre table pour nous saluer. Salut vous deux, à l'année prochaine. Et merci à tout le monde. Parce que le plaisir partagé est un plaisir décuplé.