orphelins de l'Éden

8.29.2008

back on track


The Green Mountain State. C'est ça qui est écrit au bas des plaques d'immatriculation de couleur verte des véhicules des gens habitant cet état aux centaines de pics. J'ai donc fait une erreur dans mon dernier blog. J'ai oublié le "Mountain" et Dieu sait qu'une fois là, à silloner ce bout de la planète, cette particularité géographique est dure à louper. Ma soeur G. m'a aussi fait remarquer que j'ai parlé d'achat de chaussures d'escalade dans ce fameux dernier message quand en fait, ce sont des chaussures de randonnée pédestre que nous nous sommes procurés. Bon, j'aurais pu tricher et tout simplement aller corriger mon texte antérieur pour que ces deux erreurs deviennent de l'ordre du ni vu ni connu, mais pour cette fois, je me suis dit que je pourrais me servir de ces bévues pour plonger dans le coeur du sujet.

Donc le coeur du sujet, ce sont ces fameuses montagnes impressionnantes qui s'élèvent à perte de vue dans la région de la capitale du Vermont, cette si particulière Montpelier. La plus petite capitale de tout le pays est un véritable havre de paix. Quand je dis paix, pensez "peace", du genre que quelques résidents s'y promènent pieds nus en pleine rue et que les autres, jeunes et plus vieux, sont des gens desquels émanent une marginalité authentique et une confiance basée sur un esprit créatif. C'est là aussi que se trouve la Hunger Moutain Co-op où nous nous sommes repus à deux reprises pendant notre road trip. C'est là aussi où nous avons mis la main sur sept bouteilles de vin avant de remonter vers la frontière hier, histoire d'avoir des provisions de produits que l'on ne connaît pas pour l'automne. Sachez que bien que les prix soient dérisoires pour certaines bouteilles, vous n'avez droit qu'à deux bouteilles par personne une fois parvenus à la douane et que si vous tenez à vos bouteilles, vous repayerez les excédentes à nouveau une fois le calcul des taxes et de la proportion qu'il faut verser à la SAQ complété. C'est ce qu'on appelle un imprévu. Mais bon, comme M. l'a dit, en road trip, il faut être capable de les encaisser.

Notre périple s'est concentré autour de la région de la capitale, bien que nous soyons passés par Ausable Chasm dans le Empire State, New York, pour commencer notre aventure. De là, nous sommes sautés sur un traversier qui nous a mené à Burlington, de l'autre côté du Lake Champlain. Burlington m'a surtout frappée par sa jeunesse paumée qui traînait un peu partout dans les parcs et les rues. Bien que la rue Church soit très jolie, la vibe de la petite ville ne nous a pas autant plu qu'à la capitale. D'ailleurs, quand nous avons cherché à nous dénicher une chambre pour la nuit à Burlington, les circonstances ont fait que nous avons préféré nous rendre à Montpelier.

Notre premier bed and breakfast a été parfait. Situé à deux pas du coeur de la ville aux allures de village, nous avons pu faire le tour du centre-ville à la recherche du resto parfait pour notre premier souper. C'est finalement au Girasole que nous sommes aboutis, heureux d'être tombés sur un endroit alliant une ambiance décontractée et une nourriture délicieuse.

Le lendemain, nous avons profité du Hubbard Park pour nous réchauffer en prévision de randonnée plus sérieuse. Au sommet de la Tower, nous avons rencontré St., notre premier Vermontais chaleureux. Parce que, comme je le lui ai expliqué, jusqu'à notre discussion avec lui, nous avions l'impression que les gens, bien que très polis, gardaient leur distance par rapport à nous, peut-être à cause de notre accent, nous devinant des touristes de passage. Mais bien sûr, il m'a fallu en parler pour que dès ce moment, toutes nos autres rencontres soient coulantes et agréables. Quoi qu'il en soit, c'est St., ce septuagénaire à la grosse moustache blanche et aux lunettes à la monture d'une autre époque qui nous a passé ses longues-vues pour que nous admirions les sommets verdoyants, qui nous a conseillé de demeurer dans la région plutôt que de nous diriger dans le sud vers Woodstock ("very touristic area") et Rutland ("not a very nice city"). Il nous a plutôt aiguillés vers Waterbury d'abord et puis Stowe ensuite, évidemment, et enfin à la montagne nommée Camel's Hump. Pour conclure notre nowhere, il nous a aussi recommandé de remonter en direction du Québec en passant par la 5, route longeant des cours d'eau.

Donc après un dîner exquis à la Co-op, nous avons suivi la 2 jusqu'à Waterbury, à quinze minutes de là. Dans le village tout aussi joli que le précédent, nous avons visité un bed and breakfast aux airs de maison hantée. Voulant nous libérer du souci de se loger, nous avons chercher à trouver un coin d'informations touritisques. Parce qu'en plus des "welcome center" plus grands et officiels, des mines de renseignements pour les visiteurs de la région se trouvent dans chaque bourgade, avec en bonus des detailed map of the area. En tant que copilote, j'ai amassé plusieurs de ces cartes colorées et instructives, en plus de tous les autres pamphlets bourrés d'informations pertinentes.

Au "visitor center", greffé au centre d'information du Green Mountain Coffee où nous sommes retournés à notre quatrième journée d'aventure pour que M. se procure un de leurs produits desquels il est tombé amoureux instantanément en dégustant une tasse à notre premier petit-déjeuner au Vermont, il y avait une station informatisée nous permettant de trouver les adresses de bed and breakfast de la région. C'est comme ça que nous nous sommes rendus là:



Le Fitch Hill Inn. Jh., l'homme du couple de innkeepers, était juché dans son échelle à notre arrivée. D'un pas lent, typique des habitants de la région baignés dans ces mégatonnes d'oxygène épuré par ces montagnes aux forêts denses, il nous a accueillis en nous avouant qu'il ne s'attendait pas à avoir des invités aujourd'hui. De fait, le Inn, qui se trouve un peu à l'écart des centres plus touristiques, est en plus juché au bout d'une rue peu passante. Le bon Dieu voulait que nous passions une super nuit regénératrice et que nous mangeions un repas digne des rois de ce monde avant d'aller escalader le plus haut sommet de l'état, le mont Mansfield.

Après avoir monté nos baggages à la chambre, nous sommes retournés au village très touristique de Stowe. Là, nous avons pris un autre bain de soleil, le deuxième de la journée. M. s'est assis sur un banc au coeur du village pour que nous profitions des rayons. Parce que oui, M. est un chat. Il adore se prélasser dans la lumière vive et chaude, surtout qu'en ce deuxième jour, la route de la veille nous avait un peu rentré dans le corps et qu'il nous fallait ralentir la cadence. Et c'est dans cette volonté de nous détendre que nous avons décidé d'aller poursuivre notre fin d'après-midi attablés dans une micro-brasserie, pour découvrir un produit de la région. Nous avons bu une noire bien équilibrée aux accents riches rappelant le café surtout et un peu la mélasse. Pour rentrer à la maison bleue, j'ai conduit sur cette magnifique 100, passant près de fermes s'étendant aux pieds des élévations et de maisons de planches toutes plus jolies les unes que les autres.

Au réveil, monsieur dormant toujours un peu plus longuement que moi, je suis sortie.






Marcher. Pour aboutir dans le minuscule Hyde Park, un des bleds les plus charmants qu'il m'a été de visiter dans ma vie. Imaginez un endroit perdu où vous trouvez des bâtisses aussi grandioses.




Est-ce que le Vermont est beau? Eh bien, laissez-moi vous dire que celui que nous avons vu, oui, extrêmement. C'est un lieu paisible où les gens vous quittent en disant "have a good one", où lorsqu'un piéton pose le pied sur le pavé pour traverser, les automobiles s'immobilisent, où des joggeurs et des cyclistes longent les routes rurales peu bondées de véhicules, où les produits de l'érable font la fierté des locaux, comme chez-nous. C'est un paradis à proximité. Sans exagérer.

C'est aussi un endroit où les gens prennent position. Les Vermontais sont reconnus pour être des Américains différents. Avec St., j'ai parlé des élections américaines, de l'urgence qu'Obama rentre pour renverser la vapeur. Et pas plus tard qu'hier, j'ai en aussi parlé avec cet homme si gentil que nous avons rencontré au centre d'information de la compagnie avant-gardiste Green Mountain Coffee. Cet homme dont je n'ai pas su le nom, il a pris le temps de nous recommander un trajet fantastique pour notre dernière journée: partir de Waterbury, descendre sur la 100 jusqu'à Waistfield, tourner sur la 17, arriver au Appalalchian Gap, où nous avons grimpé au sommet du monde pour une seconde fois en deux jours, dégringoler jusqu'à la 116, longer les flancs de la Green Mountain National Forest, bifurquer sur la 125, grugée récemment par un débordement du lit de la rivière lors des pluies d'août. Cet homme, c'est lui qui m'a conseillé de regarder le discours d'investiture du candidat démocrate, Barak Obama, le soir même, ce que nous avons fini par faire, parvenus en Estrie, complètement rompus par les heures de route, mais détendus par une gâterie concluant notre voyage, une saucette dans un bain tourbillon.

Je m'éternise, mais l'important, c'est de reconnaître que nous avons bien respiré pendant ces quatre jours dans cet ailleurs idyllique. Chaque minute dans cette nature nous a rajeunis de nombreuses fatigues pour finalement recharger nos batteries en prévision du temps froid qui arrive d'ici peu. Au Vermont, malgré le soleil resplendissant, certains feuillages ont commencé à changer de couleur. En admirant les kilomètres à la ronde du haut de Mansfield, des taches d'orange et de rouge ressortaient du lot vert foncé.

Peu importe, je suis faite pour les quatre saisons. Prête à changer au gré des cycles. Parfois fruit, parfois flocon. Rien n'est plus beau que la Terre. À part peut-être les tableaux qu'elle nous offre.


1 Comments:

At 10:04 a.m., Anonymous Anonyme said...

Et oui, c'est une piscine naturelle (bio!) :)

* L'eau est très froide. *

M.

 

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