orphelins de l'Éden

8.05.2008

piété alchimique

Bon ça y est, je crois que M-H délire vraiment. Ce dernier commentaire que tu m'as laissé chère amie, eh bien, disons qu'il est complètement viré sur le capot. Mais il paraît que le génie frôle la folie et cette liste de tâches, j'ai presqu'envie de l'imprimer pour la donner à mes patrons, pour ce moment où ils auront eux-mêmes épuisés toutes leurs idées. Quoi qu'il en soit, mon blogue a porté fruit un tant soit peu puisqu'à son lendemain, un peu de boulot est rentré d'on ne sait où et en plus, cerise sur le sundae de la créatrice implorante en moi, le bon Dieu m'a donné au moins une belle journée bourrée de vitaminoluminescence. Oui je t'ai remercié, devant témoins en plus.

M. coupe le gazon. J'entends les lames de la tondeuse manuelle rouler au rythme de sa poussée pour trancher toute cette herbe qui pousse follement ces derniers temps. Le bruit du mouvement de la laveuse éco-énergétique qui alterne entre le remplissage statique et le bercement tranquille me parvient simultanément de la pièce d'à côté. Dans ma bouche, le goût acidulé du sorbet à la lime voisine celui plus amer du chocolat noir. Près de moi, sur son fauteuil, Nougat le gros chat est à deux doigts de sombrer dans une de ses siestes courtes et profondes. Je décompresse.

Au téléphone plus tôt, grand-maman m'a raconté qu'elle est allée au marché aujourd'hui avec son amie Md. Là, elle a entre autres acheté des concombres kirby et rendue chez elle, ma grand-maman s'est retroussée les manches pour faire son cannage de cornichons. "J'ai fait dix pots et j'te dis que je suis fatiguée." Ma grand-maman, c'est mon héroïne. À 81 ans, j'espère être encore capable de faire ce genre de gros travail. Remarquez, hier soir en revenant de ma marche, M. m'a expliqué qu'il était tout juste en train d'écouter un reportage à propos de la régénération des neurones. Il paraît qu'elles peuvent réaugmenter en nombre dans le cerveau des gens du troisième âge qui restent actifs et stimulés. M. m'a dit que dans le reportage, un des hommes avaient décidé de commencer à faire du jogging à l'âge de 70 ans. À cet âge vénérable, il a participé à des marathons et a remporté plusieurs prix. Quinze ans plus tard, son épouse est décédée et après cette perte, il est tombé dans un état de catatonie. Ses enfants, après des années à le voir fermé au monde, ont décidé de le sortir pour qu'il se mouvoie à nouveau. Maintenant, à l'âge de 100 ans, il s'est remis au jogging! Cet homme dit que lorsqu'il court, ça l'empêche de broyer du noir.

C'est ça dire oui à la vie. Ce genre de courage-là, il ne s'improvise pas. Il est la résultante d'une équation entre l'humain et l'univers. Quand à tous les matins nos yeux s'ouvrent, il faut décider de ce que nous ferons de nous, de nos capacités, de notre potentiel, de notre opportunité à respirer, manger, voir, aimer. Est-il plus facile de broyer du noir que de se jeter dans la lumière? Je crois malheureusement que si l'on se laisse aller à ce que l'ensemble dicte, oui. Plus facile de chialer à propos de la météo, plus facile de se faire tout petit dans un monde d'automates, plus facile de garder le regard sur les panneaux publicitaires, plus facile de mettre la faute sur le dos de celui ou celle qui a une voix, plus facile que de se retrousser les manches pour devenir le maître de notre journée, choisir de faire avec le rythme atmosphérique, d'y percevoir sa poésie, choisir de promulguer une gentillesse gratuite et sentie, choisir de se régaler d'une gâterie qui nous met le rose aux joues, choisir de danser si la musique est bonne, même si quelqu'un regarde. Oh la, la, danser. Comme je l'ai fait hier soir, à la fin de ma marche, pour me dégourdir, parce que le beat fou d'Asian Dub Foundation était enlevant et que c'était lui qui menait, malgré le fait que ma raison savait bien que certains passants auraient pu peut-être me voir, moi, grande perche agitée parmi les sapins stoïques.

Je veux danser jusqu'au dernier jour. Être de vent, de son, d'électricité. Pure énergie. Être. L'humain en équation. Renouvelée à chaque choix.

1 Comments:

At 1:53 p.m., Anonymous Anonyme said...

ah bien coudonc, si moi je suis folle à dire n'importe quoi , t'es pas bien bien mieux ma chère , danser dans les sapins !!
Si au moins on t'avais accompagné !! hihihi

 

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