le présent qui passe
Mon beau-frère est enfin arrivé. Le mari de ma soeur B. est atterri avec du retard hier soir. Il paraît que Wl., son petit bout d'homme de deux ans, a pris un certain temps avant de venir à lui. Une façon à lui de dire à son père qu'il y avait trop longtemps qu'il ne l'avait vu j'imagine. L'important, c'est qu'il soit là maintenant, que la petite famille soit réunie et heureuse.
Avant de quitter la maison de ma mère hier, où j'ai passé mon samedi, j'ai trié une boîte de souvenirs qu'elle gardait chez elle depuis nombre d'années. Ne sachant ce qui s'y trouvait, j'ai soulevé un document à la fois, parfois une photographie, mais plus souvent un bout de papier témoignant de mes années d'élève: des diplômes, des textes, des notes de cours. Parmi les diplômes, il y avait surtout des mentions à propos de ma participation à l'Expo-sciences quand j'étais en quatrième secondaire. Je ne me souvenais même plus qu'une de mes meilleures amies de l'époque et moi, nous avions remporté le prix du meilleur projet de la C.É.C.M. - devenue la CSDM depuis -, toutes catégories confondues. Wow.
Parmi les écrits retrouvés, il y avait une chemise contenant une copie des textes que j'avais pondus dans le cadre d'un cours d'atelier littéraire au Cégep. Il fallait remettre à nos collègues une copie photocopiée afin qu'ils puissent suivre pendant la lecture des textes et qu'ils les commentent plus facilement. J'avais pris la liberté de joindre un dessin de mon cru en page couverture des quelques pages de mots alignés. Il faut dire que pendant cette session, je prenais aussi des cours de dessin et je m'amusais à me découvrir par le biais de cette forme d'art.
Dans le gros Tupperware bleu, il y avait une photo de groupe de la troupe estudiantine qui a performé la revue musicale Les Misérables à mon école secondaire, il y quinze ans. Bien sûr, j'étais du nombre. Je n'avais pas de rôle principal, mais je chantais dans plusieurs tableaux. Au début du spectacle, j'étais une fille de joie aux joues rouges; à la fin, j'étais une révolutionnaire au front sali de suie.
Il y avait mon cahier de notes de mon cours d'espagnol au Cégep, une photographie de moi parmi la famille chez qui je suis allée garder pendant trois ans à toutes les fins de semaine, un livre que je n'ai jamais lu, mais que j'aurais dû, de l'époque de mes études universitaires, ma photo de groupe de ma cinquième année primaire, un petit contenant plein de coquillages dont je ne me souviens plus la provenance, mais sûrement qu'il me vienne de mon voyage en Floride lorsque j'avais 15 ans et que j'étais partie faire la nounou auprès des deux plus jeunes enfants de la famille parmi laquelle je suis ensuite allée garder pour les trois prochaines années.
C'est fou comme quelques bouts de matérialité me rappelle quelques bouts d'immatérialité qui me forment. Je suis pétrie par le temps, libérée de plusieurs mues, riche de multiples expériences. Porteuse de plusieurs moi. Bien souvent, à mon insu.
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