orphelins de l'Éden

6.15.2008

faire le plein

Week-end parfait, ponctué de sorties agréables et de rencontres familiales. Des journées comme ça, j'en prendrais à la tonne. Que dis-je, j'en prends à la tonne, non? Eh bien oui, la vie est belle et l'été est sur son envol.

Vendredi soir donc nous sommes sortis en ville. Le hasard et la faim nous ont mené à un petit resto aux airs de rien du tout de l'extérieur situé sur la rue Stanley, tout au bout de la rue Cypress, du nom de Café Bistro La Marinara. À l'intérieur, le serveur, un des propriétaires de l'endroit, nous a appris que lui et le chef cuisinier étaient des anciens employés du Piémontais, ce chic resto embourgeoisé, une des tables préférées du père de M. En apprenant cela, mon amoureux s'est redressé sur sa chaise visiblement satisfait de la tournure de notre quête - il faut dire que nous avions épluché plusieurs menus de restaurants avant de nous décider - et avec raison puisque notre expérience gourmande fut sublime de A à Z, des pâtes sauce al Arrabiata aux rondelles de Zucchinis frites en entrée, en pensant par un morceau de saumon saisi à la perfection, sans oublier la mousse au chocolat maison légère, mais dense, onctueuse à s'en confesser.

Après notre souper en tête-à-tête, nous avions rendez-vous au Centre Bell avec Louis-José Houde. Cette bête de scène nous a fait rire et réfléchir, surtout vers la fin de son spectacle lorsqu'il a parlé de la séparation de ses parents après 36 ans de mariage et de l'avortement de son ex-copine, décision qu'ils avaient pris à deux. Toujours respectueux dans son approche, il nous a révélé son monde intime, ses craintes, ses questionnements surtout. Le rire transcende tout, surtout lorsqu'il jaillit du coeur.

En rentrant vers le paradis, j'ai souri à mon bonheur tranquille. J'ai repensé bien sûr à ces années qui sont derrière moi, à quelques moments où je croyais avoir trouvé quelque chose de moi pour ne réaliser que finalement, rien n'est moins sûr que de croire avoir cerner notre ego. Rien n'est moins sûr parce que lorsque l'on baisse nos gardes face à nous-mêmes, on glisse et on se tape les dents d'en avant sur le béton et putain de merde que ça fait mal. Bon tout ça pour dire que dans la voiture vendredi soir, en rentrant vers le paradis après notre belle soirée, profitant de l'air chaud de la nuit qui débutait, à écouter de la bonne musique dans notre Jasmine la Fit volant pareil qu'une fusée sécuritaire, la main sur la cuisse de mon amoureux, je me suis dit: "Oh la, la, c'est bon, maintenant, là, c'est complet, un véritable instant plein." Et puis, ça c'est poursuivi jusque dans nos draps de bambou doux, affalés par la fatigue, à profiter du tourbillon frais du ventilateur, avec le gros chat Nougat qui est venue nous voir chacun notre tour, mais qui à coup sûr a terminé sa tournée dans les bras de M., son papa adoré.

Et parce que ça été un week-end parfait, cet état de plénitude s'est perpétué jusqu'à maintenant, pendant que je tape les mots. Sigur Rós en toile de fond sonore, le jour qui diminue, le repas terminé, notre boisson froide et pétillante à base de maté décapsulée. En espérant que ce "thé du Paraguay" ne nous vole pas notre envie de nous mettre au lit. Mais non, tout est parfait, alors l'insomnie, connaît pas.

Surtout que nous sommes sortis hier encore. Parce que nous savions que nous ne pourrions pas nous rendre au Piknic aujourd'hui, M. a trouvé une soirée électronique dans le Vieux-Port. Des bidouilleurs-concepteurs de trames musicales et des VJ offraient gratuitement le fruit de leurs créations. À bon entendeur, nous n'allions pas laisser passer cette chance de danser sur de bons rythmes à l'extérieur, tout au bout d'un quai, à sentir le vent du fleuve nous lécher par vagues. Ainsi, j'ai vibré et je me suis amusée comme une enfant. Parce qu'elle était puissante cette musique qui passait au travers mon véhicule pour l'habiter et l'englober. À un moment, je me suis arrêtée pour voir l'ensemble, témoigner de l'événement. Il devait être près de minuit et les dizaines de personnes restantes formaient un groupe de danseurs totalement désinhibés, bougeant sous la force de l'énergie vitale avec laquelle ils renouaient. Oh dieu, espace-temps de communion par jubilation. Et je voyais qu'il y avait des néophytes, des gens qui n'avaient jamais entendu pareil musique, d'autres qui ne savaient même pas qu'ils pouvaient danser, mais tout le monde avait un sourire étampé sur le visage et les yeux pétillants de pur plaisir.

Parfois, il faut ouvrir grand notre tiroir de beaux moments pour le bourrer à ras bord, surtout qu'il n'a pas de fond. Bourrer alors, bourrer encore pour se faire des réserves de subtances anti-anxiogènes, anti-peurs, anti-humeurs noires. Ordre de l'univers.

1 Comments:

At 8:38 p.m., Anonymous Anonyme said...

ouf ! Connectées presqu'au même moment, je suis venue voir plusieurs fois cette fin de semaine si tu nous posterais quelques lignes bientôt.. ça devient presqu'une routine.. ''bon qu'est-ce qu'elle raconte de beau ?''

Je prépare un billet aussi... mais que des photos pour ce soir... ça plane !

Le demain c,est bien passé : le paternel a changé le filtre à air. les lumières inquiétantes ce sont éteintes.. je suis rentrée en fin de journée.

Épuisée par les boites.. j'en peux plus

Bonne soirée
M-H

 

Publier un commentaire

<< Home