décrochage
O.K., c'est super l'histoire d'Armand, mais de temps en temps, j'aimerais pouvoir vous dire coucou. Vous dire à quel point j'ai besoin de vous savoir là. D'ailleurs, c'est ce besoin de vous savoir là qui m'a poussé à débuter cette histoire d'amnésique, de pipe sciée, de Corneille et tout et tout. J'ai besoin de me savoir lu, ça m'encourage. J'ai besoin d'encouragement et vous êtes de bons lecteurs, vous m'encouragez. Vos commentaires laissés sont des bonbons que je mets sur ma langue et que je laisse fondre tranquillement, des petits coeurs à la cannelle qui brûle la bouche agréablement.
En parlant avec Jl. cette semaine, je lui ai dit à quel point cette aventure de blog ne décollait pas comme je l'espérais. Parfois, je me trouve nulle. Quand je lis des biographies d'écrivains, il y a toujours des rencontres significatives avec des éditeurs ou des auteurs de renom, il y a toujours du cran, des décisions catalysantes, des coïncidences soulignées au crayon feutre fluorescent. Il y a surtout beaucoup de talent et d'investissement créatif déployés. Parfois, je me trouve nulle parce que je doute même si quelque partie de moi essaie de croire encore que tout arrive à qui sait attendre. Et que chaque mot que je choisis d'aligner derrière son prédecesseur est le plus important, le plus nouveau, le plus juste.
Cette année, je vais avoir trente ans et c'est fou, mais je pensais être publiée avant d'arriver à ce point de ma vie. Publier d'où? De mon bureau, de mon salon? Parfois, je me trouve nulle.
Une collègue du onzième, qui aimerait aussi être publiée un de ces jours, m'a raconté que Stephen King perforait sur un clou planté dans le mur les lettres de refus de ces manuscrits envoyés à des maisons d'édition, l'une par-dessus les autres. Les miennes sont tassées ensemble dans une enveloppe de retour de grand format, dans le deuxième tiroir de mon bureau de travail.
Et parfois, je me trouve nulle parce que je me dis que je pourrais tout faire pour réussir cet objectif. Tout faire, comme écrire jour et nuit et pondre un roman génial. Mais je connais mes limites, entre autres, le besoin de sommeil, ensuite, le besoin de manger et donc, de gagner ma vie. Aussi, je sais qu'après quelques paragraphes, la grâce se retire tranquillement des mes cellules grises et ça sent la panne.
Malgré tout, cet exercice de blog m'aide à garder la forme. Il m'aide à maintenir le cap. Quand j'écris ici, je ne m'égare pas trop souvent, tendance que j'ai lorsque je papillonne dans un de mes maigres manuscrits.
Dernièrement, je me suis dit que je devrais retoucher mon premier manuscrit, celui que j'ai envoyé dans les maisons d'édition. Quelques lettres me sont revenues avec de véritables encouragements en disant surtout que le propos onirique et halluciné ne convenait pas à la ligne directrice de leurs publications, mais qu'il pourrait sans doute trouver une niche ailleurs, sans besoin de retouches. Bien aimables. Ces lettres m'ont permis de garder le moral. Que voulez-vous, j'y tiens à ce rêve. Qui a dit que sans rêve, on est rien? Parfois, j'aimerais dire à ce philosophe que le jour où l'on est satisfait, le décor recule et encore, le décalage nous démange. Encore.
5 Comments:
Va prendre l'air, on sort les vélo aujourd'hui, gonfler les pneus, petit coup de guénille, respirer le printemps..
Bonne journée !
M-H
Tu sais surement dans ton fort intérieur (comme nous qui te lisons) que tu as du talent, le seul obstacle étant cette occasion... et c'est pour cela que tu continues. Je te souhaite de tout mon coeur cette occasion dorée.
ziwi
Do not let go of the potato..!
Red
Hey you want inspiration...All mothers are an inspiration ! Just wait until you start changing diapers ..now there's inspiration !! Un jour a la fois doux Jesus...
le beau frere
Lâche surtout pas, ne gaspille pas ton talent, la persévérance est avec la patience la mère de toutes les vertues ou quelque chose comme ça!!! J'aprécie beaucoup ton site.
L.G.
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