orphelins de l'Éden

3.02.2007

sans vous

Rien? Alors, je continue:

Dans la ruelle, personne d'autre qu'Armand ne pouvait voir le croissant de lune accroché au firmament. Des éclairages tamisés permettaient aux passants de jeter un oeil sur des cuisines endormies ou des ombres derrière des toiles baissées. La ville se préparait à se mettre au lit.

Armand se leva. Il fallait rentrer à présent. Violaine l'attendait depuis des heures déjà, elle devait être morte d'inquiétude. Son époux n'avait pas l'habitude de briser la routine. Armand était un bon mari, attentionné. Violaine se plaisait à vivre auprès de cet homme si prévisible. Cela la rassurait. Elle-même était un exemple de stabilité. Elle s'occupait des besoins d'Armand efficacement, avec discrétion. Violaine n'était pas une mégère, bien au contraire son humeur était amène. Elle peignait des fleurs sur des tasses pendant ses moments libres. Elle cuisinait, elle tricotait parfois. Elle aimait s'occuper des plantes vertes. Elle jouait au bowling avec des amies une fois par semaine, le jeudi soir. Ces soirs-là, Armand et Violaine lâchaient un peu de lest. Il paraît que cela aide le couple à tenir plus longtemps.

Sans montre, Armand n'arrivait pas à déterminer l'heure. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne savait pas. Ni où il était, ni comment il était atterit là. Arrivé sur le trottoir, il tenta de repérer un indice, un immeuble peut-être ou un parc susceptible de lui permettre de retrouver le nord. Il marchait depuis peu lorsqu'une femme d'un âge incertain le dépassa à sa droite. En l'interpelant, il appris qu'il était près de dix heures maintenant. Armand calcula le nombre d'heures qui venaient de lui échapper. Cinq heures quarante cinq environ. Tout ce temps perdu quelque part dans le néant. Comment cela était-il possible?

Il pensa s'arrêter à la première cabine et composer le 911. "Oui, bonjour. Je ne me souviens de rien, je n'ai rien perdu, à part pour des heures, je ne suis pas blessé et j'ai un bout de pipe brisée dans ma poche comme indice. Pouvez-vous m'aider s'il vous plaît?" Ridicule. Il fallait rentrer et parler avec Violaine. Cela pourrait peut-être s'avérer la meilleure chose. Il fallait lui décrire cette image. Cette femme et cet homme, cette chevelure surtout. Des cheveux qui brillaient dans la lumière crue. Semblable aux plumes d'une corneille, cette brillance obscure avait quelque chose de surnaturelle. Et ce ruban bleu pareil à un lacet de pierre précieuse. Il fallait rentrer à la maison. Tenter de trouver une piste, mais surtout un peu de repos. Armand était las, si las.

1 Comments:

At 7:28 p.m., Anonymous Anonyme said...

bonnnnnnnn

vais-je être la seule a jouer le jeu ?

Je laisse le temps aux autre de s'y mettre sinon je cogite des mots ;-)

M-H

 

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