pax
Pendant que les douze roues filent sur St-Hubert vers le nord chargés de leurs tonnes de neige compactée - mais où vont-ils donc? - je marche en direction du sud, l'appel des croissants me guidant. Cette fois, une neige fine vole dans l'espace et je n'emprunte aucune ruelle pour me rendre à destination. Je suis perdue dans mes pensées. Je me remémore mes rêves étranges de la nuit qui vient à peine de s'achever.
J'ai rêvé à Cr. un ancien collègue avec qui je m'entendais bien et il m'annonce que sa mère m'offre une croisière en Jamaïque pour deux personnes. C'est un prix que je gagne, mais j'ignore quel est le contexte de cette loterie farfelue. Le tout se déroule dans un décor de ciment, peut-être un cul-de-sac d'autoroute transformé en plateau de télé. Délire. Je refuse la croisière pour la lui offrir. Il me semble que puisque c'est sa mère qui me l'offre, Cr. devrait en bénéficier, pas moi. Plus tard, un rêve long me fait voyager dans un appartement aux multiples chambres que je partage avec une ancienne amie, un autre collègue de travail et ma soeur B. À un moment dans mon songe, je sais que ce lieu n'est que temporaire puisque je suis maintenant propriétaire. Il me faut un bon tournis dans l'esprit pour que je me souvienne, presque sur un plan conscient, que c'est de la maison à St-Hubert-on-the-beach qu'il s'agit et non un logement décrépi comme je l'ai d'abord pensé. Ma soeur me montre sa peau. Sur ses bras, des bouts d'oignon hachés translucides sont tassés sous sa peau. Sous celle qui recouvre ses clavicules, ces sont des graines rouges et gorgées de pomme grenade. Je lui dis que si elle prie, elle pourra se débarrasser de ces symptômes gênants. Elle me dit que ce n'est pas la peine, qu'elle accepte cette nouvelle peau. Bizarre.
Aujourd'hui, mon père est mon mort il y a 18 ans, Em. a été conçu il y a 3 ans, c'est le jour du Seigneur et le jour de l'an chinois.
Ma tête est engourdie et l'entrain me fait défaut. J'avance comme une automate, assaillie par une étrange mélancolie. Cependant, à l'instar d'il y a quelques années à ce temps de l'an, je ne suis pas au creux du baril. Le bonheur est là, avec moi. Il m'observe d'un oeil tranquille et me rassure qu'il n'y a aucun mal à se laisser aller à l'émotion plus introspective.
Il y a des jours plus calmes que l'on boit doucement, sans se presser, tout simplement. Ainsi mon pas est lent puisque mon corps est lourd et j'aperçois dans une fenêtre d'une école primaire un requin peint à même la surface. Il est gris avec des dents noires, la gueule ouverte pour manger les regards. Le mien sourit.
Quand le rythme est une cadence minimaliste, l'effet de surprise crée une vaguelette qui nous suffit.
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