orphelins de l'Éden

2.20.2007

pourtant

Ça sent le brûlé. J'ai fait cramer mes fèves rognons. Qu'importe, nous mangerons du chili demain soir, coûte que coûte. Quand mon esprit est encapsulé par le souci, c'est comme ça, les légumineuses collent à la marmite. Et j'oublie des denrées à acheter pourtant inscrites sur ma liste. Alors, je retourne chez Alfafa pour des tomates en boîte et du nutella bio. La fille aux mèches bleues me regarde l'air de dire "te revoilà?". Eh oui, mon pragmatisme est embrouillé par un tracas. Côté boulot, je suis tourmentée. Tout va bien pourtant. Mais ça trotte dans ma tête de linotte.

M. me rassure quand il arrive et qu'il perçoit - il est branché sur moi - que quelque chose ne tourne pas rond. Tout va bien pourtant. Et il me prend dans ses bras. Il m'aime, c'est le plus important.

Tout va bien pourtant. J'ai mangé ce soir à satiété et un inconnu empathique m'a souri au marché pour me ramener sur la planète Terre. Le même homme aux yeux verts m'a ouvert la porte un peu plus tard pendant mon trajet emmêlé parmi les étals. Et le même encore m'a croisée lorsque je me dirigeais au métro chargée comme un mulet.

Parfois, ces fois-là où les choses sont claires, je me sens protégée. Tu as besoin de réconfort, alors voici, je t'envoie un ange. Merci que je dis, merci. Tout va bien. Tout va pour le mieux.