orphelins de l'Éden

2.28.2007

l'amnésique

Il fouilla ses poches. Debout sur le pavé, il tâta ses pantalons, avant, arrière. Vides. Il monta à son veston et là, il sentit un objet au travers du tissu laineux de son vêtement démodé. Une bosse gonflait son torse juste là où il pouvait sentir son coeur battre. L'objet se trouvait dans la poche intérieure de son veston. Qu'est-ce cela pouvait-il bien être? Lui qui n'utilisait jamais cette poche.

Il ressortit de cette cachette ce qui semblait être une petite cuve de bois, un petit verre peut-être. Armand tournait ce drôle d'objet dans tous les sens. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien être? se répéta-t-il. C'est par l'odeur musquée et vanillée qu'il trouva. C'était le réservoir d'une pipe brisée. Une image lui vint à l'esprit. On dit que l'odorat est le sens le plus primal de l'homme. Armand se souvint d'une femme et d'un homme. Une image frappante. L'homme attachait les cheveux noirs et soyeux de la femme à l'aide d'un ruban bleu lapis-lazuli dans une lumière vive. L'ennui, c'est que l'homme et la femme lui tournaient le dos. Des êtres sans visage lui revenaient à l'esprit. Cette séquence n'était pas extraite d'un rêve, il en était persuadé. D'un autre côté, il n'arrivait pas à l'ancrer dans un contexte précis. Il avait témoigné de cette scène, il avait été là avec eux, cet homme et cette femme sans visage. Ce ne pouvait être que cet après-midi nébuleux pour ne pas dire complétement effacé de sa ligne de vie. Une image sortait du boîtier camouflant encore toutes les autres saisies pendant cet épisode inconnu. Armand se rassit. Il était déterminé à trouver l'avant et l'après de ce flash subi.

(à vous)