orphelins de l'Éden

1.03.2007

merci la vie

Des maisons, des maisons et encore des maisons. Depuis quelques semaines, nous nous gavons de descriptifs et de photographies de maisons mises en vente et affichées sur le net. Pendant nos vacances de la semaine dernière, nous avons même commencé à rôder autour de certaines propriétés, à "zieuter" des quartiers, à tenter de voir au travers les murs de brique pour nous balader dans les pièces figées sur des images carrées, unidimensionnelles.

Demain soir, nous rencontrons une agente immobilier. Ma soeur G. a fait affaire avec elle pour dénicher son nid. Nl., ma patronne, a aussi trouver sa maison de rêve en faisant appel à son assistance. Demain soir, nous rencontrons donc Ez., bonne amie de GM, meilleure amie de B., ma soeur qui a passé un beau Noël à Hong Kong sous les palmiers. Ouf! La poule ou l'oeuf? Moi je dis l'enveloppe s'il vous plaît et un coup parti, pourquoi pas l'annonce d'une permanence à mon travail. Il me semble que toute cette aventure maison-bébé s'en porterait mieux.

Quoi qu'il en soit, nous sommes sur une bonne lancée. J'ai un bon boulot, M. a un bon boulot - touchons du bois -, et très bientôt, on commence à visiter des maisons pour découvrir ce lieu qui verra grandir notre petite famille qui n'est encore qu'une lueur dans nos pupilles. Nous voulons une maison dans laquelle nous allons prendre racine avec nos enfants. Un endroit lumineux, pourvu d'un beau terrain intime, nous permettant l'élaboration d'un jardin et la contemplation d'arbres matures si possible. Une maison chaleureuse, pleine de boiseries et de charme, d'espace bien divisé, munie d'une cuisine inspirante et de salles d'eau relaxantes et rutilantes. Adieu les w.-c. vétustes qui suintent le moisi, les balcons chambranlants, les plinthes électriques libérant une chaleur approximative, les parois de carton qui m'empêche de jouir à pleine mesure, la poussière tassée dans des coins obscurs depuis des lunes, les garde-robes grands comme une poche. Dans cette maison, M. écoutera la musique aussi fort qu'il le voudra pendant que je touillerai un petit plat, aux anges dans ma nouvelle cuisine-terrain de jeu.

Je vous écrirai encore mes joies, mais cette fois, ce sera sans doute celles d'une vie de banlieue. Que voulez-vous, les maisons sur l'île sont plus dispendieuses et la banlieue foisonne de belles propriétés à promixité des transports en commun. Mon coeur saignera, loin de sa Montréal, mais la ville ne sera pas bien loin, comme un paysage de carte postale. Ce sera un voyage, une aventure avec pour compagnons de petits bouts de chou et un amoureux en or. Ce sera notre petit chez-nous douillet, notre coin de paradis, notre geyser de dopamine. Bénis, nous sommes bénis.