orphelins de l'Éden

12.13.2006

en amour

Après l'intuition, viennent les rêves. Après ou avant, je ne sais plus. Quoi qu'il en soit cette nuit, juste avant de me réveiller, j'ai rêvé à mon premier chum steady, Tr. Il m'attendait à l'entrée du onzième pour que nous allions prendre une marche, histoire de jaser un peu afin d'apprendre où nous en sommes rendus dans nos vies respectives. Je me disais: "Ah, enfin je pourrai savoir comment il trouve ça d'être père d'une petite fille." Je lui demandais de m'attendre aux ascenceurs et puis c'est là que je me suis réveillée.

Une fois au onzième, dans la réalité, j'ai rempli ma feuille de temps. Quand j'ai écrit la date, j'ai flashé. Il y a 15 ans, j'embrassais Tr pour la première fois et notre relation allait durer trois ans. Bizarre tout de même. Je ne me souviens même plus la dernière fois où j'ai rêvé à lui. Il fallait que ce soit ce matin, date de mon envol dans le merveilleux monde de l'amour.

Avant Tr., j'ai connu deux amourettes. Ma première m'a consommée à l'âge précoce de neuf ans. J'étais en cinquième année du primaire, j'arrivais tout juste de mon village ontarien avec mon accent à couper au couteau. Il faut croire que j'ai réussi à charmer un garçon dans ma classe puisqu'il a choisi de se lier d'amitié avec mon demi-frère pour venir à la maison et déposer un coeur rempli de chocolats sous mon oreiller accompagné d'un mot. Mon premier mot d'amour. Il était Belge et son chat s'appelait Mitaine parce qu'il avait des doigts en trop sur chaque patte.

La deuxième histoire m'a blessée. Le garçon écrivait des poèmes et passait ses nuits à vagabonder dans la ville, ivre. Il était du type mystérieux. Nous nous fréquentions parce que nous étions inscrits tous deux à un camp d'expressions artistiques. Je dansais et il participait à une pièce de théâtre si je me souviens bien. Notre petite aventure pudique a duré trois semaines. Il m'a laissé par voie téléphonique en l'apprenant à mon amie pour qu'elle me livre le message. Semble-t-il qu'il n'aimait pas m'embrasser. Voyez-vous, je portais des broches. Je vous épargne quelques détails à propos de cet individu bousilleur d'estime. Mais sachez qu'il est responsable de ma première cuite, qui d'ailleurs, a eu lieu juste de l'autre côté du lac où habite maintenant ma mère. Petit monde.

Aujourd'hui, je n'ai pas oublié ni mes blessures ni mes joies d'amour. Je suis pleine du passé, mais vivante au présent. Je remercie le ciel d'avoir mis M. sur mon chemin, lui qui m'aime pour tout ce que je suis. Je remercie aussi les hommes que j'ai connus parce que ce sont eux qui me permettent de réaliser la chance que j'ai d'avoir trouvé M. Surtout, ce sont eux qui m'ont permis d'apprendre à aimer.

3 Comments:

At 10:01 p.m., Anonymous Anonyme said...

Les expériences amoureuses forment un monde fascinant et pourtant inaccessible quand on connait peu les autres. C'est un monde qu'on partage avec peu de monde, et pourtant qui fait partie si intégrale de notre passé, donc, de notre être présent.

Tu le décris si bien, tes paroles sont alléchantes, tout en étant très précies, révélatrices...

ziwi

 
At 6:04 p.m., Blogger Ludivine said...

Chère ziwi, c'est toujours un velours de te lire, sachant que mes mots te touchent bien qu'ils dépeignent mon univers personnel.

L'autre est fascinant. Cela demande du temps, de l'ouverture d'esprit, de l'acception pour pouvoir apprécier tous les bienfaits de la communication qui trace le chemin de la découverte. Quand je lis tes commentaires, j'ai l'impression de te découvrir un peu à chaque fois. Plus.

 
At 10:44 p.m., Anonymous Anonyme said...

Quelle belle surprise d'avoir une réponse à mon commentaire de "fan" !! ;) Je suis en fait très touchée. Un velours de me lire, wow.

Oui il faut de l'ouverture d'esprit et de l'acceptation pour pouvoir/se permettre de découvrir et apprécier "l'autre." Mais sans celà, pour moi, il n'y a tout simplement pas de vie.

Merci L. Tu as, encore une fois, mis un sourire dans mon coeur :)

ziwi

 

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