orphelins de l'Éden

12.06.2006

les petits gestes aux grands effets

M. me chuchote à l'oreille qu'il m'aime. Le réveil est doux, son corps serré au mien dans les draps mousseux et chauds. L'obscurité le rebute, mais ce matin, je peux encore dormir un peu, la tête enfouie sous un oreiller pendant qu'il s'affaire dans la cuisine, où le glouglou de la cafetière roucoule tranquillement. Il vient m'embrasser avant de quitter pour sa journée de travail. Je replonge dans un bref sommeil.

À la levée du corps, je sais ce qui m'attend: déjeuner, virée au marché, vaisselle, cuisine. Le temps qu'il me restera avant d'aller au onzième, je le consacrerai à la poursuite de mon projet "livre de recettes, cadeau de Noël pour tous ceux et celles que j'aime". Les jours s'égrènent et il y a encore beaucoup de boulot pour mener le tout à terme. En plus, j'aimerais aller au Salon des Métiers d'Arts, présentement ouvert aux visiteurs à la place Bonaventure, cette semaine. Pour l'excavateur d'originalité, c'est une mine de créativité.
(Ici, je voudrais souligner que c'est la troisième fois en quelques mois que j'utilise l'expression "mine de créativité" et qu'une de mes lectrices, M-H, qui ne me lit peut-être plus, est la première à l'avoir reçue lorsque j'ai voulu qualifier son site Internet personnel et que la deuxième fois, c'était pour qualifier le site Internet qu'un autre lecteur m'a recommandé de visiter dans un commentaire d'un de mes blogs, et que si cette personne est encore M-H à mon insu, je suis désolée d'avoir sonné comme un disque égratigné, mais quand la créativité foisonne, c'est une mine de créativité!)

Je sors et la neige tombe sur la ville, théâtre d'humains de tous milieux et de tous âges qui se dirigent vers leur second chez-eux: le travail. Les voitures sont nombreuses sur les artères principales, les autobus sont pleins et les wagons de métro ballottent des gens à moitié endormis. Je descends à Jean-Talon, direction le marché. Un mercredi matin, il y a un consommateur pour trois commerçants. Les allées sont dégagées et les échanges sont plus détendus.

Chez Louis, le caissier est le fils des propriétaires. Il parle avec un homme venu de Montréal-Ouest. Le caissier raconte que la femme de son cousin, déménagé en Arabie Saoudite pour le travail, doit porter le voile pour respecter les coutumes du pays. Pourquoi, se demande-t-il, lorsque les immigrants arrivent ici peuvent-ils conserver leur coutume? Je n'interviens pas, mais je réponds intérieurement que c'est parce qu'ici, nous respectons les valeurs qui ne briment pas le bien-être collectif. En d'autres mots, si M. Jean Jacques veut s'habiller en femme le vendredi soir et que M. Moustafa veut porter le turban, ils le peuvent s'ils n'imposent pas leur vouloir à l'ensemble. D'un autre côté, si M. Malade veut toucher au sexe d'enfants, on ne le tolère pas. Il y a des limites à respecter.

Losrque mon tour arrive, le caissier me demande, puisqu'il est curieux cet être sociable, si j'oublie de temps en temps mes sacs réutilisables que j'utilise pour faire mes courses. Lui en a vingt qu'il me dit, qu'il laisse dans sa voiture et qu'il oublie la plupart du temps. Il a en autant parce que lui et sa conjointe ont quatre enfants à nourrir et qu'une épicerie s'avère volumineuse dans leur cas. Je lui dis que mon truc, c'est de tout faire à pieds. Comme ça, je dois planifier mes expéditions. Je n'oublie donc pas mes sacs. Il me dit qu'il a une fille handicapée et que ça demande aussi beaucoup d'organisation. Malgré tout cela, le mot "oubli", il le répète souvent qu'il m'apprend. Sympathique personnage.

Je sors dans le froid de la journée et je réfléchis au monde qui se construit à chaque instant, à l'univers capable de tout, à nos perceptions parfois traitres, à l'amour qui apaise. Je souris.

1 Comments:

At 7:06 p.m., Blogger Unknown said...

Étrange....
En effet jai perdu le fil depuis quelques semaines.. Je suis en fin de session, faut me pardonner ;-)
Et me voilà qui revient voir ce qui se passe par ici, et hop! on parle de moi !!!

Alors pour les curieux et curieuses, au stand numéro ... Je ne sais plus lequel...900 je crois il ya l'école de joaillerie de Montréal qui est installée là , et deux de mes bagues sont exposées !
Pour les reconnaitres : une bague lotus et une autre avec une feuille d'érable avec toutes deux une perle au bout..

Bon je vais devoir arrêter mon énorme commentaire, jai du temps à rattraper pour tous les posts en retard !!

M-H

 

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