orphelins de l'Éden

11.14.2006

intime

Elle me dit: écrire un blog, ne trouves-tu pas que c'est... intime? Ma famille, mes amis, peut-être des étrangers qui lisent ce que j'ai choisi de mettre noir sur blanc, est-ce que c'est un acte d'exhébitionnisme? Suis-je à ce point déconnectée de ma pudeur pour la jeter ainsi à vos yeux? N'ai-je aucun jugement et un besoin si urgent de me révéler pour vous faire voyager un peu par mes petis gestes d'existence? Je crois que c'est tout réfléchi depuis longtemps. Non que je réponds, ce n'est pas intime, c'est ce que j'ai choisi de faire. Je préserve mon jardin secret car toujours, il n'y aura pas assez de mots ni de temps pour tout coucher sur papier et pourquoi voudrais-je tout coucher sur papier quand ce sont les mots qui me guident et jamais l'inverse.

Depuis toujours que j'écris et que ce qui naît, c'est une trame qui suit un cours simple. Je déplore souvent mon manque d'imagination quand vient l'heure de la muse, mais que voulez-vous, j'écris pour m'exprimer. J'admire les constructeurs de récits savamment ficelés. Eux je les imagine, un peu grâce à cette entrevue qu'a déjà accordé Maxime-Olivier Moutier. Il travaille comme un scénariste et colle au mur son intrigue qui prend des airs de train narratif sur ses cloisons d'appartement. Les écrivains sont structurés. Peut-être était-ce pour cela que mon écriture, que mes livres, ne sont pas retenus pour publication? Pas de ligne directrice assez bien définie, trop de vagabondage des idées.

Je crois à la libre révélation qui m'est accordée. Non, je ne converse pas avec Dieu, mais je sais que si la grâce n'y est pas, c'est inutile de forcer la chose. J'ai cette idée un peu folle qu'un jour, un éditeur laissera la chance à mes écrits un peu passifs, du genre qu'un paragraphe ne doit pas nécessairement enchaîné sur le prochain, qu'une pause est préférable. Mon écriture, celle de mes livres, est de l'herbe à ruminer, tranquillement. Un peu peut-être, comme la vie elle-même.

1 Comments:

At 12:45 a.m., Anonymous Anonyme said...

Que serions nous sans livres, sans auteurs? Des êtres sans réponses, sans partage. Malheureusement, à notre âge, passé l'adolescence depuis un moment, les tabous s'installent; les personnes deviennent plus prudentes et se racontent (révèlent) moins. D'où vient le besoin de lire, de puiser dans les pensées, sentiments et/ou expériences d'un autre être.

Tu m'épates.

Oui, je peux concevoir le point de vue d'une personne qui trouve que c'est beaucoup se révéler, un blog. Mais - sans répéter le 1er paragraphe: Que serions nous sans livres, sans auteurs?! À sec.

Et encore une fois, je te dis, tu m'épates. Comme l'autre jour, arrivée au 11e, tu t'es révélée d'une façon si spontanée et en même temps si personnelle. Et ça m'a fait tellement plaisir - parce que ça a touché un corde en moi ;) Je me suis sentie tout d'un coup si normale - et je n'ai même pas eu besoin de puiser dans un livre!

ziwi

 

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