orphelins de l'Éden

10.21.2006

duo

Elle est tombée hier soir vers 17 h 20, pendant que mijotait la soupe aux lentilles. En regardant par la fenêtre peu après son arrivée, M. a décrété qu'elle ne resterait pas. Et pourtant, ce matin, emmitoufflés, mais tout de même frissonants, nous l'avons aperçue, bien couchée sur l'herbe encore verte. Il y avait la neige. Le première de l'année, tombée un 20 octobre.
Il était 9 h 15 lorsque nous sommes parvenus au chalet du Mont-Royal, celui juché devant le panorama du versant sud, ouvrant sur les tours à bureaux de la ville, les quatre ponts et la rive-sud avec ses monts joufflus. M. y était pour la première fois de sa vie. Il a remarqué un immeuble à l'architecture cylindrique qui passe incognito lorsque l'on sillonne les rues du centre-ville.
Main dans la main, nous avons emprunté des sentiers recouverts de feuilles mouillées, gifflés par un vent froid. Mes joues croyaient à l'hiver. Les joggeurs étaient nombreux. Un couple septuagénaire nous ont croisé autour du Lac des Castors et puis, une seconde fois sur la balustrade. Les deux étaient vêtus de short malgré la température flirtant avec le zéro. Ils couraient à un rythme soutenu en parlant tranquillement.
M. et moi avions discuté jeudi soir de l'importance de se retrouver, de passer un peu plus de temps ensemble. M. trouvait que nos semaines de quarante heures nous limitaient à passer des soirées à deux, mais pas de journées complètes. Il faut dire que le mois d'octobre a été assez chargé avec le départ de B. et sa famille et la visite de Ch. qui ne vient qu'une fois au an et demi.
À ce propos, Lucien Bouchard en rajoute en affirmant qu'il faudrait travailler plus pour atteindre un niveau plus compétitif par rapport à l'économie de d'autres provinces et de d'autres pays. Heureusement, en lisant Martineau cette semaine, je sens que M. et moi ne sommes pas les seuls à courir après le temps. Aujourd'hui, c'est lui et moi et pas de ménage.
Après notre promenade dans ce parc aux esprits nombreux, nous allons flâner un peu dans les souterrains de la ville. Nous aboutissons au HMV, là où M. trouve une galette importée comprenant des inédits d'Eraser, le projet de Thom Yorke. Nous repartons aussi avec le disque de Patrick Watson, Close to Paradise, un album planant rappelant des atmosphères cinématographiques et des mélodies des Beatles.
Nous allons dîner aux Vivres, un délice. Nous continuons vers St-Denis où nous louons des films. Ce soir, après avoir complété mon blogue, nous écouterons La Classe de Madame Lise, un documentaire prenant lieu dans le quartier de Parc-Extension qui nous fera découvrir des enfants de plusieurs cultures qui se retrouvent unis devant un tableau porteur de leurs bases de connaissances didactiques. De retour à l'appartement, nous faisons l'amour dans une lumière crue, le soleil de l'après-midi. Nous dormons une heure et demie, lovés. Au réveil, c'est un tour au marché qui nous réjouit. M. y déniche une bouteille de Syrah, du vignoble Terre Rouge, pendant que j'achète des fromages du Québec.
Pour le souper, nous nous régalons d'un bol de soupe et maintenant, M. est assis tout près de moi avec Nougat, le gros chat - c'est une chatte - étendue sur sa cuisse. L'amour, c'est la meilleure raison pour prendre le temps de s'arrêter.