orphelins de l'Éden

10.09.2006

count down

Ce matin, à 5 h 30, le miroir me renvoit mon image fripée. Mon oeil droit est rose parce que j'ai pleuré hier soir dans le lit, avant de m'endormir. Un trop plein, une goutte qui a fait déborder mon vase, un décompte amorcé par l'arrivée de Bb. qui vient chercher sa B. pour l'emmener de l'autre côté du globe. Il arrive ce soir. Je suis contente pour eux. L'amour, ça se célèbre, surtout quand c'est "romantico-mochton".

Tout le weekend, j'ai été à proximité de B. et G., de Em. et de Wiwi. Notre clan s'est entraidé et nous avons partagé le quotidien avec appréciation, sachant que bientôt, ces moments ne seraient plus qu'un luxe réalisable à force d'océan traversé. Les trois soeurs ont papoté, ont rigolé, ont changé des couches et assisté aux siestes, ont cuisiné, ont marché, ensemble. Unies. Rapprochées.

Et aujourd'hui, dans un parc baigné d'un été indien, nous avons immortalisé notre image d'êtres liés par la chair, pour le meilleur et pour le pire, par l'inévitable et par le renouvellement de cette relation malmenée plus d'une d'une fois au cours des trente-deux années passées.

J'ai installé un trépied sur une butte d'herbe encore verte et je nous ai visé pour ne pas laisser s'échapper un instant de ce que nous sommes devenues. B., la mère expérimentée déjà, G. la femme aux expériences plus grandes que nature et moi, plus femme que fille, mais encore fillette entourée de ses deux grandes soeurs, sceaux de notre immortalité. Les enfants ne vieillissent pas, ils se transforment. Éternellement, nous serons cette triade aux fronts appuyés les uns aux autres, réaffirmant notre amour, à la vie, à la mort. Quoi qu'il arrive, nous serons là l'une pour l'autre. Quoi qu'il arrive. L'une avec l'autre.

1 Comments:

At 5:00 p.m., Anonymous Anonyme said...

Te lire est très touchant. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, mais cet après-midi, je prends le temps de te répondre. Le courage de t'ouvrir sur internet, le talent de le faire si joliment, délicatement, et en même temps passionément. Et les émotions, si touchantes et prochent qui en découlent, pénètrent mon chez moi, mon coeur, et m'assurent dans ces moments que personne n'est jamais seul dans ses sentiments.

 

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