orphelins de l'Éden

2.05.2013

poings fermés

Un jour à la fois.  Je m'en remets souvent à cet axiome. Par exemple, lorsqu'un grand changement viendra dans quelques temps.  Par exemple, lorsque je retournerai au travail, début septembre.  Rien ne sert d'angoisser aujourd'hui à imaginer ma petite famille dans cette situation alors.  Ni elle, ni moi.  Quelques semaines avant l'échéance de mon sans solde au paradis, je commencerai à stocker le congélateur en prévision des semaines où je travaillerai de soir ou les fins de semaine.  Mais que faire de plus pour adoucir le choc, sinon accepter que toute bonne chose a une fin, et surtout, commencer cette nouvelle page de notre histoire familiale avec positivisme.  Papa se rapprochera des enfants - même s'il est très présent, ça ne pourra faire autrement -, fillette connaîtra la joie du milieu extraordinaire qu'est la garderie de Cr., cette éducatrice en or, garçon sera avec sa soeur bien-aimée à journée longue, et maman retrouvera un univers à elle.  Le onzième.

Mis à part les trois mois entre parenthèses où j'y ai remis les pieds, enceinte jusqu'aux oreilles, et pendant lesquels on m'avait assignée à une tâche parallèle, cela fera presque quatre ans que je n'aurai pas exercé mon métier.  Bien que je tente de me raisonner à coup d'un jour à la fois, mon esprit me joue des tours la nuit.  Parce que je me souviens de mes rêves encore plus pour cause de nombreuses sessions d'allaitement nocturnes - eh oui, encore - qui me demandent de me tirer d'eux, je sais qu'une peur s'est installée bien confortablement dans mon inconscient.  Depuis des mois que ça vient me visiter et toujours dans un même ordre d'idées.  Je reviens au onzième.  Les locaux ont changé de vocation, les employés sont nombreux et nombreux sont ceux que je ne connais pas du tout, les outils de travail se sont améliorés, mais je n'y comprends plus rien.  Bref, je suis totalement à côté de la plaque.  À chaque fois.  Moi qui baignais dans ce milieu avec aisance avant la naissance de garçon, je deviens aussi balourde qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Ma soeur B. qui est passée par là me dit que notre métier nous revient tout naturellement, que c'est comme faire du vélo et qu'une fois qu'on a appris comment en faire, c'est acquis pour la vie.  Seul le temps pourra le confirmer dans mon cas.  D'ici là, je pourrais bien commencer à me remettre dans le bain la nuit.  Un genre de voyage astral professionnel.  Une manière comme une autre d'affronter cette peur sournoise.  Tu n'es pas la plus forte.  Tu n'as pas d'emprise sur moi.  Tu n'es pas la bienvenue.  Compris.                

1 Comments:

At 10:40 p.m., Anonymous Joanna said...

tu es tellement hot lu, franchement comment peux tu douter de ta capacité à retourner au 11ème et à y être efficace.
bien sûr il faut te donner un ptit temps d'adaptation, ms c est juste normal.
c est comme si je te disais que tu prenais une pause de faire à manger pdt 4 ans et qu'après tu ne saurais plus comment faire!
c'est sûr que ca va revenir vite.
de tte facon tu as un paquet de décennies à faire cette job si tu veux avec ta permanence alors y a pas de stress! tu as en masse le tps! tout va bien! :O) gros gros becs!
JO

 

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