orphelins de l'Éden

2.17.2012

pas de deux

Dans un vingt-quatre heures, il faut savoir improviser.  Capacité d'adaptation niveau deux, comme dans deux enfants.  Les besoins du grand de deux ans et ceux de la petite de deux mois.  Heureusement, il y a également deux parents, ce que j'oublie parfois.  M. me le rappelle justement ce matin même que je n'ai pas à tout essayer de gérer seule, que bien que j'aie une facilité à jongler tous les ingrédients de la recette "foyer-famille", il m'est impossible de tout assumer.  Mon partenaire de vie me supporte dans cette gestion de nos vies entremêlées, du moment que je lui permette et que j'accepte son aide, et non, il n'arrive pas à lire dans mon esprit tout mon plan élaboré sur mesure pour la nouvelle journée qui avance, alors je dois apprendre à le lui verbaliser, pour ne pas engranger de ressentiment.

Par exemple, ce matin, fillette est réveillée au moment où M. et garçon doivent se tirer du lit, ce qui veut dire que je l'ai dans les bras.  J'accompagne Bo. à la salle de bain pour son pipi du matin, mais là, je dépose Cm. sur la table à langer parce que j'ai besoin de mes deux mains pour retirer le pyjama de garçon, en prévision d'aller l'habiller dans sa chambre tout de suite après.  Le pipi du matin de garçon évacué, c'est au tour de celui de fillette puisqu'elle vient de boire.  Alors garçon attend patiemment, debout tout nu sur le tapis de douche parce que la céramique de la salle de bain est froide.  Et M. qui est toujours au lit, décide de se lever, pour venir enfin à la salle de bain, vêtements en main, qu'il enfilera au sortir de sa douche.  Beaucoup de trafic dans cette petite pièce.

Habituellement, M. saute dans sa douche tout de suite après son pénible saut du lit, tandis que je m'occupe de la routine déjeuner de garçon.  Mais ce matin, j'en ai plein les bras, littéralement.  C'est qu'une tâche aussi simple que vêtir garçon se complique avec une petite poulette qui s'époumone si déposée.  Surtout que garçon me dit qu'il ne veut pas "la poche".  Traduction: maman, tu dois t'occuper de moi en priorité, pas de ma soeur.  Et puisque mon coeur comprend son besoin de ce genre de petits moments avec moi, qui ne lui offre plus du tout cette totale exclusivité à laquelle il fut habitué deux ans durant, je jette un regard vers M., fort occupé à se curer le nez.  Ce qu'il lit dans ce regard, c'est de l'impatience.  Ce que je voudrais qu'il lise c'est mon besoin pour lui de voir la situation et de prendre tout naturellement fillette, le temps que je mette en branle le matin de garçon, qui ira bientôt s'installer avec son déjeuner devant ses bonhommes télévisés.  Besoin de dix minutes tout au plus.

M. est d'humeur extrêmement agréable depuis qu'il sait que sa vie a changé pour le mieux.  Ce nouvel emploi qu'il débutera dans deux lundis l'apaise et lui permet de supporter mes excès de ressentiment né de ce que j'ai du mal à comprendre qu'il n'ait pas cette facilité de jongler tous les ingrédients de la recette "foyer-famille".  J'oublie que les hommes et les femmes n'ont pas les mêmes attributs, que deux individus vivant sous un même toit ne les aient même pas.  Trop exigeante, trop dans l'expectative de ce que mon partenaire soit sur la même longueur d'ondes que moi, surtout quand les besognes s'alignent.

M. est un papa extraordinaire, un partenaire tout à fait à la hauteur, un amoureux attentionné.  Je ne pourrais pas sans toi.      

1 Comments:

At 10:51 p.m., Blogger Joanna said...

une amie vient de me dire que 2 enfants c'est 4 FOIS PLUS DE JOB et qu'un seul... et qu'un soir qd bébé 2 venait d'arriver, elle s'est couchée ds son lit les deux yeux grands ouverts en se disant "my god, comment je vais survivre"... ms après une période d'adaptation, ça va mieux et elle le referait bien entendu... ms c'est sûr que ce n'est pas tjrs facile, et pour Bo pas du tout, lui qui perd sa place. c'est fantastique que tu sois si sensible et réceptive à ses besoins de "pas de poche"... étant une aînée, j'ai souffert de cela, et je suis très sensible à ça. Mais voilà, ça prend deux parents pour une famille, ou du moins, ça va mieux qd on est deux :o) Le nombre de fois où je me suis dit "fiou jamais je ne serais capable d'être monoparentale, je sais pas comment elles font celles qui le sont" et imagine là j'ai juste un ptit pou!!!
Lache pas Lu, et surtout comme tu le dis si bien COMMUNIQUE, parle, et la manière est tout aussi importante, sinon plus que le contenu! (note pour moi même aussi cette dernière phrase :o)

et aussi, essaie de trouver un peu de tps, pas besoin de bcp bcp, ms juste un peu, pr souffler, pr toi, recharger tes batteries! sinon tu pourras plus donner donner donner.... déjà qu'allaiter c'est ça!

bisous,
Jo

 

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