orphelins de l'Éden

8.09.2011

lève-toi et marche

Je terminais tout juste une longue et belle conversation téléphonique avec ma grande amie Jl. et ta sieste tirait à sa fin. D'ailleurs, si j'étais remontée à l'étage, c'est que je t'avais entendu prononcer un "maman" un peu empâté par voie de baby phone. En ouvrant la porte de ta chambre, j'avais constaté que tu étais encore assoupi. Ces fausses alarmes sont rares, mais habituellement, elles signifient que ton réveil définitif n'est plus très loin.

De fait, j'ai entendu tes couvertures froufrouter environ dix minutes plus tard. J'avais les deux mains occupées à arranger une belle pastèque rose et sucrée. J'attendais ton fameux appel, ce "maman" mielleux que j'aime tant et qui m'indique que tu es prêt à être cueilli. Lorsque tu le prononces, je me dirige vers ta chambre, j'ouvre ta porte, je te trouve encore étendu sur le dos, les yeux ouverts, mais les paupières bouffies. Je ferme le récepteur du baby phone, je tire ton store, j'ouvre ta fenêtre et j'éteins le ventilateur, tout ça en te couvrant de mots doux. Ensuite, je ne peux m'empêcher de venir poser des bisous sur ton corps qui sent le sommeil.

Mais aujourd'hui, c'est un grincement de porte qui m'a fait lever la tête et c'est toi, debout dans la cuisine qui m'a surprise, venu à moi tout naturellement, comme si tu avais toujours fait ça. Silencieux, endormi, mignon comme tout. Je n'ai pu m'empêcher de rire. Un geste si simple, que tu avais décidé de poser pour la première fois. Qui sait si demain tu le reproduiras. Peut-être me trouveras-tu cette fois assoupie dans mon lit et viendras-tu te coller à moi, mon grand garçon.