savourer ton passage
Mon ventre ressemble à mon ventre lorsque j'étais très avancé dans mon quatrième mois pendant ma première grossesse et je ne commence que mon troisième mois. On entend toujours que le deuxième paraît plus vite. Oh que oui. Mais bon, la beauté dans tout ça, c'est que quand on est enceinte, on peut porter fièrement la bedaine parce que c'est plus que permis, c'est naturel. Alors tout naturellement, j'arrondis et même mon voisin a osé me flatter le ventre la semaine dernière en me lançant: encore hein? Moi qui ne rougis jamais, j'avoue que la spontanéité de son geste familier m'a un peu surprise.
Peut-être était-ce parce que tu es tellement discret mon cher miracle renouvelé que je m'étonne de voir pousser mon bedon à toute vitesse. Pourtant, tu insistes à prendre ta place dans ma vie dès aujourd'hui, là, maintenant, que je suis maman, pas fin décembre. Et tu as raison bien sûr. Là que tu es maintenant.
Mais il y a la fatigue aussi qui se plante entre mes yeux à l'heure du souper si je n'ai pas réussi à m'étendre assez longtemps dans l'après-midi qui trahit ta présence dans moi. Avec garçon, la fatigue s'était installée plus vers la fin, pas comme ça, dès le début.
Et puis, je fais ce que je ne veux pas faire: vous comparez. Vous êtes tellement différents, c'est évident. Pas deux âmes de pareilles, pas deux corps qui ne se développent selon les mêmes subtilités qui forgent au final leur unicité. Pour toi, je me veux page blanche. De toute manière, par toi, elle s'impose.
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