orphelins de l'Éden

3.01.2011

in the light

Je suis affectée par de petits bobos ces jours-ci. Grosse fatigue depuis samedi, vague mal de coeur juste avant de me coucher hier, mal de tête en sourdine aujourd'hui. Je suis en manque. De sommeil de plomb. Toujours ce foutu mal de dos qui me vrille les lombaires au bout de six heures en position allongée. Heureusement, mon amie Jl. m'offre une lumière au bout de mon tunnel en me référant à une clinique d'ostéopathes qui font de l'urgence. Après huit mois à dealer avec ce coupe-dodo cauchemardesque, il est plus que temps d'en finir. C'est donc décidé, suite à mon rendez-vous de vendredi avec S. O., je passerai encore entre de nouvelles mains si le mal insiste pour me rire au nez.

Sinon, je file doux. Doux dans le sens d'économie de paroles et d'idées. Plus ça va, plus je me transforme en matière. Je réduis mon expressivité à son concentré. À force de longue plage de silence au quotidien, il me semble que d'être dans les mots parlés m'épuise plus rapidement. Écrire m'est aussi plus ardu. Mon autocensure est dans le tapis. Tout m'apparaît sous une lumière crue. Pas grand-chose pour dissimuler l'essence quand on évacue les conventions de socialisation. Alors vaut mieux se taire ou taire, c'est selon.

Je dis cela, mais en même temps, j'aime cette lucidité qui règne sur mon agir. Je me découvre une authenticité encore plus précise qui je l'espère, perdurera une fois ma réintégration sociale complétée. Moi qui n'ait jamais été fan des conversations météo, je suis maintenant celle qui observe poindre les leitmotiv personnels qui embourbent souvent plus qu'ils ne font réellement avancer les choses. Les miens inclus, de leitmotiv personnels. Dans ces cas, je préfère fermer mes yeux et offrir mon visage au soleil qui ragaillardit. Derrière mes rideaux, le feu l'emporte alors sur le trou noir.