orphelins de l'Éden

3.11.2011

affirmation

Depuis une semaine, tu ne veux plus que manger assis à table avec nous, bien installé sur une chaise de grande personne, sans booster seat, non, non, non. Non, non, non de la tête, que ça aussi c'est du nouveau, en la secouant avec détermination.

Le oui, on y travaille encore. Le mouvement de haut en bas te donne plus de fil à retordre et quand tu t'y mets, il ressemble davantage à une rotation effectuée par un garçon qui vient de tourner sur lui-même pendant une grosse minute et demie, ce qui lui a fait perdre le nord. Mignon.

Autre signe de grand garçon, tu peux boire avec une paille en tenant la boîte de jus dans tes mains. Mardi, tu as maîtrisé l'aspiration au travers le tube de plastique et deux jours plus tard, tu as compris que tu pouvais gagner en autonomie en tenant l'emballage au complet pour te déplacer avec. Seule chose qu'il te reste à comprendre, c'est que tu n'as pas besoin de pencher le contenant comme pour un verre, surtout que tu risques à tout coup d'en faire couler partout. Essai et erreur. À ton âge, c'est encore plus vrai.

Le matin, à ton réveil, tu traverses l'îlet à quatre pattes, en passant par-dessus ton papa, ultime obstacle au bout de ton parcours, plus souvent que tu ne le contournes. Hier, ton petit body a escaladé sa tête de peine et de misère. Finalement, il t'a dépêtré le quatre pattes de son visage lorsqu'il s'est fait happer de plein fouet par l'odeur de ta couche lourde de pipi. Rigolo.

Une fois que tu touches terre, tu tentes toujours de m'éviter pour filer vers la cuisine. Tu sais que je t'apporte première chose à la salle de bain, là où tes fesses sont changées. Dernièrement, tu n'apprécies pas du tout le moment du changement de couches, même si je te dis que c'est l'occasion de te faire bécoter les cuisses. Aussi, j'ai commencé à t'encourager à me signer tes besoins avant qu'ils ne surviennent pour éviter de nous rendre au petit pot pour rien. Je suis confiante que tu finiras par faire le lien. À ce propos, j'ai l'intention de te retirer la couche dès le retour du temps chaud, histoire de te libérer et de te faire connecter davantage avec tes fonctions corporelles. Il paraît que toute période de bébé pas de couche pratiquée n'est jamais oubliée par l'enfant. Nous verrons bien, surtout que le gros indice qu'est ta protestation encourage ma décision.

Après le premier changement de couche, une fois que ton pyjama est retiré et que ton popotin est recouvert d'un lange de tissu, je te dépose sur le plancher. Là, tu t'épivardes un peu, courant bien sûr à la cuisine, faisant parfois un détour par le chambre à coucher, mais finissant par venir vers moi qui t'attends dans ta pièce, là où ton armoire à vêtements se trouve. Je t'incite doucement à m'y rejoindre pour t'habiller et tu finis par apparaître.

Ce sont des détails bien sûr. Mais à force de changements infimes, nos gestes de parents laissent s'épanouir les tiens d'enfant davantage, sachant que tu sais ce que tu peux. Que tu sais aussi ce que tu veux.