orphelins de l'Éden

10.06.2010

où je suis

Déambulant sur l'avenue Laurier hier, j'avais l'impression d'être dans un décor de cinéma. Les arbres majestueux, les magnifiques façades des immeubles à logements cordés et bien entretenus, les citadins stylés partout sur les trottoirs. Belle Montréal va.

Ma réclusion de la dernière année m'a rendue fébrile. Fébrile à fouler ce bitume que j'ai pourtant foulé des milliers de fois auparavant, fébrile à m'adresser à ce jeune homme affable au Fromentier. D'ailleurs, c'est lui qui m'a convaincu de ce que j'ai souvent dit: les Montréalais sont chaleureux et spontanés. Le mythe de la grande ville qui n'abrite que des gens stressés et individualistes, très peu pour moi. Montréal est ce joyau aux millions de regards.

Parce que oui, en comparaison à ma banlieue, les échanges en ville semblent plus faciles, comme simplifiés. Ici, quand je sors marcher avec Bo., je peux compter sur les doigts de la main ceux que nous croisons et les seuls sourires ou regards complices se partagent avec des gens âgés, quand ils surviennent. En ville hier, en moins de cinq minutes, j'avais eu quatre beaux échanges francs. Ce boulanger d'abord, cet homme qui nous aidé avec la poussette ensuite, un autre sortant de la boulangerie qui était aussi émerveillé que moi par le nombre de poussettes se croisant sur le trottoir, une femme qui s'est joint à notre émerveillement lorsqu'elle est passée en poussant son bébé justement.

Pour qui habite la ville, tout cela paraît banal tant ce genre de contacts va de soi. Mais pour qui vit en banlieue, passe la majorité de son temps à la maison parce qu'il y a peu de possibilités de se déplacer rapidement vers les centres d'activités humaines autre que des centres d'achats, marche pour tout divertissement social, tiens moi par exemple, tout cela est devenu déstabilisant, pour ne pas dire grisant.

Comme on dit en anglais "don't get me wrong", je suis toujours aussi heureuse de vivre au paradis. Notre tranquillité, notre nid, je l'aime énormément. Cependant, cette énergie brute à portée de mains venant de contacts humains simples et chaleureux me manquent. En marchant hier sur Laurier, c'est ce carburant qui m'a inondé l'âme, cette électricité que j'adorais tant quand je baignais dedans constamment.

On dit que tout passe et tout revient. Il reviendra alors le temps où je pourrai à nouveau me sentir moi-même, plantée dans ce décor urbain. Électron du noyau.

2 Comments:

At 3:46 p.m., Anonymous M-H said...

Tu es comme moi. Heureuse de vivre à même la source des couleurs de cette saison, j'ai passé la journée de samedi à me balader avec ma meilleure amis sur le plateau et dans la petite italie.. C'est plaisant, de revoir mes endroits jadis fétiches où j'ai passé des heures et des heures, mais ouffff quelle activité... Rentrées en fin d'après-midi on était bien heureuses de se poser, la tête tranquille et nos sacs pleins de victuailles . On a joué le gros jeu, on s'est risqués à aller au marché J-T un samedi midi ....!!

Et puis bonne nouvelle, pour un premier mois à la boutique je peux compter une dizaines de bijoux vendus :) c'est chouette ça :)

Marie

 
At 9:28 p.m., Blogger Joanna said...

tu mets ici en belle prose ce que je ressens souvent. cette électricité, cette énergie grissante des contacts possibles à chaque coin de rue.
moi aussi, j'aime montreal, et je découvre mon quartier, les personnes qui y vivent, si bien que la semaine dernière, en allant au parc j'ai dû arrêter 3 fois parceque je rencontrais des amis voisins...
Je ne pourrais pas vivre en banlieu, je me sentirais trop isolée... mais comme tu dis si bien, tu l'aimes à fond ton paradis, ton havre de paix avec M et Bo. L'idéal est de faire le plein de Montréal de temps en temps et puis de pouvoir le déguster pendant les jours suivants bien au calme au creux du paradis!
gros becs
Jo

 

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