orphelins de l'Éden

9.12.2010

la mémoire est une faculté

Depuis deux semaines bientôt, le nombre de dents poussées s'élève à six. Tes crocs de vampire ont suivi l'apparition de tes palettes. Je touche du bois parce que de côté-là, pas trop d'inconfort pour toi.

La nuit pourtant, tu continues à siphonner mes seins, l'un après l'autre, aux deux heures environ. Ton sommeil n'a jamais été aussi léger ni aussi saccadé, pas même lorsque tu étais un nourrisson. Tu te réveilles subitement, d'un coup et je me tourne pour te présenter mon mamelon que tu gobes instinctivement, dans le noir. Même pour les siestes, il te faut la douceur de la succion pour te laisser aller complètement. Je t'installe sur ta couverture pour le dodo du jour en t'enveloppant de la doudou qui a été tricoté des mains de la belle-maman de ta marraine B. et nous nous lovons pour former une boule chaude.

Nos journées depuis un mois ressemblent à cela:
réveil autour de 6 h 30;
jeu dans la pièce orange pour une heure;
déjeuner - un fruit pour toi, des rôties pour moi -;
encore des jeux;
deux heures et quart après le réveil, c'est le temps de la première sieste;
tu dors une bonne heure et demie et parfois, je somnole avec toi, mais habituellement, je me lève pour faire la vaisselle de la veille et commencer la préparation du souper si nécessaire;
à ton réveil, tu es colleux pour une dizaine de minutes et puis après, encore des jeux;
dîner vers midi - souvent une mixture à base d'avocat, de jus de carotte, de galette de maïs ou de riz et de graines de chanvre pour toi;
jeux après le moment du repas tant apprécié;
sieste de l'après-midi autour de 13 h 30 - 14 h pour une autre heure et demie;
jeux, petite marche ou course en voiture - mais M. n'utilise plus Scoot autant depuis une semaine, alors nous nous réhabituons à être à pieds;
derniers préparatifs pour le souper;
papa arrive;
nous mangeons;
nous sortons prendre une marche dans le grand parc et puis nous te balançons au petit parc; retour à la maison pour un bain aux deux jours, que l'un de nous deux partage avec toi, et puis, au lit autour de 19 h 30 pour t'endormir vers 20 h.

Au travers toute cette routine, il y a les appels que je fais ou que je reçois, la musique d'Espace Musique que nous écoutons du petit appareil radio dans la cuisine, tes cris de joie quand nous jouons à cache-cache ou que je te lance sur le lit, les tâches ménagères que je réussis à accomplir, le rose de tes joues à tes réveils. Il y a tes pas dans tes nouvelles bottines qui claquent sur les planchers de la maison. Il y a ton regard intelligent qui me sidère tellement il est communicatif.

À chaque instant, c'est l'éternité de tes débuts qui défile devant moi, mais si j'écris tout cela, c'est que ce temps qui s'étire comme un élastique s'envole pourtant aussi légèrement qu'une poignée de sable dans le vent.

1 Comments:

At 9:53 p.m., Anonymous Anonyme said...

c'est beau ce rythme ds votre journée. un peu comme les saisons. ca doit être rassurant pour ton coco. il a pu bien ancrer ses racines profondement ds le paradis, dans la chaleur de tes seins et de tes bras.
quel chance ce coco!
bravo à toi chère maman qui conjugue à la perfection la job à temps plein d'être maman si présente (allaitement à la demande, cododo, portage, jeux et j'en passe) et de faire toutes les tâches pour un bon souper et une maison propre... je te dis, je sais que c'est pas si simple que ça en a parfois l'air!
lache pas la patate ma Lu!
jo

 

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