orphelins de l'Éden

4.22.2009

signe de vie

Avant le prochain épisode de notre voyage, une chose grandement digne de mention, en temps réel. En ce jour de la Terre, M. et moi revenons tout juste d'entendre le coeur de petit être battre pour la première fois à nos oreilles. Un wouch wouch wouch énergique, un son relevant presque de la science-fiction. Un wouch wouch wouch wouch wouch qui m'a fait éclater de rire. Tu travailles fort dis donc. La semaine prochaine, c'est l'écho pour le test prénatal. Nous aurons peut-être une chance d'apercevoir le sexe de petit être. Peut-être pas non plus. Nous verrâmes.

OK, c'est parti pour la suite.

Mercredi - un peu plus bronzés

Nuit agitée. Des coquerelles apparaissent un peu partout. Petites, rougeâtres et agiles, elles bougent rapidement et se faufilent à la première interstice. Une sur deux finit quand même écrasée par une de nos gougounes. Ces présences rampantes ont éveillé notre paranoïa et c'est l'esprit troublé que nous nous sommes recroquevillés en boulettes pour la nuit sous le filet, nos grands corps bien à l'abri des bestioles friandes de peau morte des pieds supposément.

Juste avant le dodo, occupée à vider ma vessie une dernière fois avant les prochaines heures, j'ai aperçu un long corps noir et luisant pointer du nez de sous une poutre dans l'espace toilette. J'ai d'abord cru à un serpent, mais c'était plutôt un sinistre mille-pattes que M. a réussi à relocaliser en ramassant son corps tubulaire à l'aide des petites pancartes plastifiées éducatives laissées là pour expliquer le fonctionnement de la toilette à compost. Ici, nous sommes vraiment branchés sur la nature.

Avec la petite table à cuisson à deux ronds alimentés au propane, j'ai réussi à nous concocter des repas pas trop mal jusqu'à maintenant, compte tenu que je ne sois pas du tout dans le confort de ma propre cuisine, ni outillée à mon goût ni disposant d'ingrédients de mon choix. Je fais avec ce que nous avons déniché jusqu'à maintenant. M. dit que je suis créative.



Sinon, c'est paisible. Nous lisons, nous nous reposons au soleil, nous nageons, nous préparons nos repas que nous partageons ensuite. Nous écoutons un peu de musique grâce à nos Ipod branchés à des écouteurs portatifs, mais le plus souvent, nous apprécions les bruits de cette faune pépiante et fouineuse, de cette brise soufflant les branchages secs, de cette mer des Caraïbes battant la rive au loin. Nous avons même joué une partie d'échecs hier soir, que M. a remporté brillamment.

Alors oui, la sélection est bien meilleure au Lily's Gourmet Market, en plus dêtre moins dispendieuse. Nous avons attendu l'autobus à l'intersection du chemin de l'Estate où sont érigés les Eco-tents et de la route principale, là où le sympathique propriétaire du resto The Tourist Trap attend les rares clients en écoutant de vieux tubes des années soixante-dix. L'autobus est si bruyant à gravir et dévaler les flancs des bosses de l'île que nous l'entendons arriver quelques minutes à l'avance. Fidèle au mood baba cool des îles, il passe selon un horaire apparemment déterminé, mais tout de même très approximatif alors nous l'avons attendu une grosse demi-heure au soleil, beurrés comme il faut de crème solaire et chapeautés pour prévenir l'insolation. Au retour, après avoir acheté de nouvelles denrées, nous l'avons attendu assis sur les roches de la berge de Coral Bay où des dizaines d'embarcations sont amarrées, pendant que le bon vent nous rafraîchissait agréablement et le temps que M. aperçoive une étoile de mer rouge sous les flots. Le ronron s'est fait entendre et nous avons déboursé notre dollar pour rentrer à la hutte.

Ce midi, nous mangerons des filets de tilapia cuit dans un jus de tomate aillé, accompagné d'un mélange de riz Lundberg complet et d'asperges. Pas trop mal.

3 Comments:

At 3:00 p.m., Anonymous Caroline said...

Chapeau à vous deux... malgré la beauté de l'endroit j'aurais déguerpit après avoir vu UNE SEULE coquerelle... j'en aurais fait des cauchemars pendant des mois. Félicitations à votre capacité à accepter les êtres (bibittes ou humains) tels qu'ils sont sur cette Terre !!
Caro

 
At 3:03 p.m., Anonymous Caro said...

Oups... j'oubliais l'essentiel et le but premier de mon message (avec toutes ces coquerelles !!) : c'est merveilleux d'entendre le coeur du bébé n'est-ce pas ? ça reste dans notre tête toute notre vie. Je suis extrêmement heureuse pour vous.
Caro !!!

 
At 5:58 p.m., Anonymous Anonyme said...

Merci Caro,

Ce que je peux te dire c'est que l'on appricie davantage son chez-soi après une expérience comme cela.

Exemple de battement de coeur:
http://www.youtube.com/watch?v=t2RypNX08Z0&feature=related

Attention: Ce n'est pas notre bébé! :)

M.

 

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