obstacles franchis avec succès
Bon, récapitulons:
- Nous avons été chanceux dans notre malchance.
- Je vis avec le plus beau des réparateurs Maytag.
- Tout est bien qui finit bien.
Voilà en résumé ce à quoi notre journée d'hier a ressemblé. Maintenant, quelques détails pour mettre de la chair sur les os.
Tel que mentionné plus tôt cette semaine, notre samedi était totalement concentré sur les invités que nous devions recevoir pour souper. Mon amie-collègue Cht. avec son mari Bn. étaient attendus autour de 16 h 30 au paradis.
Alors après le réveil petit-déjeuner suivi du café de M., nous sommes sortis faire les courses. Premier arrêt: chez Tau; deuxième: la SAQ; troisième; le marché où il y a le poissonnier et la fruiterie où nous compléterions les achats. Alors entre cette succursale de la SAQ où M. pensait n'être jamais allé auparavant et le marché, il nous a fallu passer par une rue résidentielle. Une petite parenthèse ici pour dire que lorsque nous sortons ensemble à bord de Jasmine la Fit, c'est M. qui est derrière le volant. Moi, j'aime être passagère, même si je prends de plus en plus plaisir à conduire. Donc monsieur conduisait tranquillement, mais tout à coup, il dit: "La police me court après." Moi qui n'avais rien vu des derniers mètres parcourus parce que j'étais quelque part dans ma tête j'imagine, je me réveille et en effet j'aperçois dans le miroir sur mon côté une voiture tous gyrophares enflammés qui nous colle aux fesses.
Monsieur l'agent arrive et M. est nerveux. C'est une histoire de stop roulé. M. se défend faiblement d'avoir bien effectué l'arrêt. Mais bon, l'agent demande quand même les immatriculations du véhicule. Dans la pochette où nous les rangeons, il y a les papiers de plusieurs années d'accumulées. M. n'arrive pas à trouver le bon carré bleu. Monsieur l'agent l'aide. Il demande ensuite les papiers d'assurance. M. ne les a pas dans son porte-monnaie. Je fouille dans le mien, mais ceux que j'ai sont expirés depuis le 31 novembre 2008. Monsieur l'agent nous dit: "Si vous me dites que vous n'avez pas vos papiers d'assurance, je vous donnerai cette infraction - d'un montant de 30 $ - plutôt que celle pour l'arrêt non effectué - d'un montant de 150 $ plus trois points de démérite." Nous n'avons pas les papiers monsieur l'agent et merci beaucoup, beaucoup pour votre gentillesse. Il dit: "On fait ce genre d'arrangement pour les gens comme vous." Ah bon. Je pense que c'est plutôt parce que vous êtes un agent comme ça. Donc merci encore.
Chanceux dans notre malchance.
De retour au paradis, on farfouille pour mettre à jour la paperasse des assurances dans nos porte-monnaie et on prend le ménage par les cornes. Mais avant nous dînons et pendant la préparation du repas, la cuisinière décide de perdre le nord parce que de la vapeur d'eau évacuée par une marmite attendant de recevoir les pâtes s'est infiltrée dans le tableau de bord électronique. Foutument mal conçu cet appareil supposément top. Puisque c'est la troisième fois en deux ans qu'elle nous fait ça, je ne m'énerve pas trop et je continue à utiliser les ronds. Ensuite, j'enfourne les poivrons rouges qui serviront à rehausser le potage de ce soir. Et nous entamons les taches ménagères. Et nous nous douchons. Et arrive l'heure où je dois m'atteler pour de vrai à mon fourneau pour compléter l'entrée, le dessert ensuite et finalement le repas principal, mais oh Dieu du ciel, mes ronds ne fonctionnent pas. Kaput. Panique à bord du Titanic. Il est 15 h 45 et j'appelle Cht. pour annuler la soirée jusqu'à nouvel ordre. Elle, toujours la voix pleine de sourires lumineux, me dit qu'elle comprend, qu'ils feront d'autres plans et me souhaite que ça se règle pour nous.
Un foyer sans feu, moi, ça me fout les jetons. Vous auriez dû me voir me décomposer, me transformer en chose inerte à chaque tentative infructueuse pour remettre la bête en marche. M., doté d'une patience à toutes épreuves, défait d'abord les panneaux à l'arrière de l'appareil pour voir s'il n'y a pas quelque chose de brûlé dans le réseau électrique. Il appuie ensuite sur multitude de touches pour tenter de trouver un message d'erreur. Moi, je suis attablée devant le manuel d'utilisation de l'appareil et je n'en reviens tout simplement pas qu'il soit si mal conçu. J'apprends qu'on appelle l'espace de travail sur le dessus une table de cuisson, mais rien de plus instructif quand à la manière de la remettre en marche. Parce que le four, le ventre de la bête, fonctionne lui. Le problème est vraiment situé sur le dessus.
Le temps passe. M. va sur Internet pour trouver des solutions dans la communauté mondiale pendant que j'appelle le magasin où nous avons acheté l'appareil il y a deux ans. Désolé, puisque vous vous n'êtes pas prévalu de la garantie prolongée, vous devez faire affaire avec le concepteur de votre appareil maintenant. Voici le numéro, on s'en lave les mains et merci bonsoir. M. persévère, mais je broie de plus en plus du noir. Cette journée va nous coûter chère.
Mais mon homme, qui a appelé sa soeur pour lui demander si nous pouvions venir cuisiner chez elle, se repositionne devant la bête pour une dernière tentative. Il appuie sur une nouvelle multitude de boutons et lit les instructions du guide des erreurs possibles qu'il a fait apparaître de je ne sais où et après plusieurs minutes de travail consciencieux, il réussit. Putain de merde, il en arrive à bout. Moi, je pleure de gros sanglots de soulagement. Le feu est revenu. Sans que ça nous coûte le chiard pas possible d'une maison sans four ni un traître sou pour cet appareil neuf de mes deux. Mon homme est un génie. Je pleure de joie aussi de l'avoir à mes côtés.
Je vis avec le plus beau réparateur Maytag.
M. me dit: "Rappelle-les." Cht. et Bn., après mon premier appel, avaient maintenant bel et bien de nouveaux plans. Mais Cht., la voix pleine de sourires, me dit qu'elle me rappelle tout de suite pour me dire s'ils viennent ou non. Le téléphone sonne à peine une minute plus tard et elle me dit: "Nous partons dans quinze minutes." Mon coeur bondit. L'épuisement de la dernière heure et quarante-cinq minutes s'évanouit. Je dois faire un gâteau aux marrons, préparer la crème aux bananes qui l'accompagnera, poursuivre l'élaboration de mon potage à la courge poivrée et aux poivrons rouges grillés, préparer le saumon au pesto rosso en papillotes, apprêter les bok choy et le riz rouge, et griller les noix de pin. L'adrénaline est dans le plancher. M. monte la table, va pelleter l'entrée et me donne un coup de mains dans la cuisine. Ils arrivent. Nos invités franchissent la porte du paradis. Je les remercie à plusieurs reprises. Eux aussi sont contents d'être là. La soirée que nous partageons est chaleureuse, détendue, en mot, mémorable.
Tout est bien qui finit bien.
3 Comments:
Bonjour,
Je suis à la recherche de votre adresse courriel afin de vous faire part d’un projet de recherche sur lequel je travaille, portant sur les blogues intimes rédigés par des femmes, au Québec. Si vous aviez l’occasion de m’envoyer un courriel (vous aurez sûrement mon adresse grâce à ce message?), j’apprécierais énormément: je vous communiquerai par la suite plus d’information à propos de ma recherche et de la collaboration que j’aimerais établir avec vous.
Sincèrement,
Laurence
ouf !! Rien qu'à te lire j'suis fatiguée !!!
Une chance que ton homme est vraiment fort en réparation!! Un vrai castor bricoleur !! (t'aurais du prendre ça comme tuque au lieu d hibou hihihihi)
BOnne semaine !
MH
Il faut dire que j'ai bien pouffé de rire en lisant ton entrée ce soir, car je connaissais la fin. Par contre, je ne savais pas à quel point le four en grêve t'avait décomposée, mais c'est vrai que tu avais l'air bien déplumé au téléphone.
Ouf que c'était délicieux dans tous les sens =) gros merci. Gros merci pour vos efforts aussi, c'était du boulot sous l'adrénaline...
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