orphelins de l'Éden

1.22.2008

mes gènes sont tes gènes

Nous revenons tout juste d'une visite chez ma soeur G. et Rb, son amoureux. Ils ont adopté un nouveau chien, un beau Labrador haut sur pattes au pelage aussi noir que la nuit des temps. Pendant que nous sommes tous debout dans le salon à regarder mon beau-frère lui apprendre à ne pas prendre les objets des mains et à ne pas happer la surprise du bout des dents, B. appelle de Hong Kong. G. et moi prenons chacun un appareil. Nous sommes heureuses de l'entendre à l'autre bout du fil. Bb., son mari, mon autre beau-frère, revient d'un voyage d'une semaine en Inde. Il a ramené des pashminas en soie et une lourde couverture en laine bouillie aux motifs si beaux que B. veut nous la montrer sur la webcam, alors nous descendons tous au bureau pour essayer de voir les teintes de cette pièce de tissu qui enchante B. Le manque de lumière nous empêche d'admirer cette oeuvre artisanale réalisée de main de maître. Mais parce que B. nous assure qu'elle est de toute beauté, nous savons qu'elle l'est. B. a le sens de l'esthétisme très développé. Elle aime les beaux objets, les beaux vêtements. Tout à la fois, elle est la reine des aubaines et des petits prix. Bb. lui a aussi rapporté deux aigue-marine, bien qu'elle n'en voulait qu'une pour se faire faire une bague éventuellement. Maman a une bague avec une aigue-marine. C'est de là que B. tient son idée. Telle mère, telle fille.

De parler de mes soeurs B. et G. me fait penser que je les ai mentionnées ce matin à mon voisin d'en face que j'ai rencontré à l'arrêt d'autobus. Sur le coup, arrivé à l'abribus, je ne l'ai pas replacé. Et puis, j'ai remarqué ses traits latins, sa tuque des hauts plateaux, ses baskets Nike blancs, ses jeans bas, son manteau dans l'air du temps. Je me suis souvenu de l'avoir vu sortir de la maison de la nombreuse famille guatémaltèque et traverser la pelouse en diagonale, chaussé de ses baskets blancs, vêtu de ses jeans bas. J'ai attendu d'être arrivée au quai à Bonaventure pour l'aborder et puis, nous nous sommes serrés la pince. Il s'appelle Jn. Il n'est pas le plus jeune des quatre frères bien qu'il soit le plus petit qu'il me dit. Il a commencé une formation d'un an au Collège Aviron, une école privée où il apprend le métier d'électricien. Ses cours débutent à 7 h. Il est en retard, mais bon, 7 h, c'est terriblement tôt. Je lui avoue qu'il est le deuxième des quatre que je rencontre officiellement et que c'est fou comme ils se ressemblent. Je lui dis que chez moi, nous sommes trois soeurs. Nous nous ressemblons aussi. Les frères et soeurs, ils viennent du même amour, alors c'est normal, non?