orphelins de l'Éden

1.25.2011

cocon pour la chrysalide qui devient papillon

Tu as quinze mois aujourd'hui et comme ça, à l'heure du dodo, tu as grimpé dans le lit tout seul pour venir t'installer sur l'oreiller sans que papa ne t'y dépose, comme il l'a fait à tous les soirs qui ont passé depuis que tu es né, à quelques exceptions prêt.

C'est à des petites choses comme celle-là que l'on en vient à oublier combien tu étais dépendant de nous pour tout.

Maintenant, tu tends chacune de tes mains pour que j'y enfile tes mitaines lorsque nous sortons ou chacun de tes pieds au moment où je les vêts de tes chaussettes le matin, tu nous indiques quand tu as faim ou soif, tu te rends à ta chaise haute quand viennent les repas pour t'y hisser avec de plus en plus de facilité parce que ton papa a eu la bonne idée de retirer le plateau une fois afin de te permettre cet exercice d'autonomie. Depuis, ce rituel amusant de grimper sur la marche de la chaise est bien établi et bientôt, tu pourras compléter le mouvement de te tourner par toi-même pour t'asseoir sur le siège.

Je réalise que nos journées sont tricotées de petits rituels de la sorte que nous répétons à tous les soleils qui montent et redescendent. Ils régularisent notre vie commune subtilement jusqu'à ce que tu nous mènes à la prochaine étape par ton développement constant et fulgurant qui appelle un remaniement de la routine. Nos gestes de parents se mettent au diapason avec les tiens qui se précisent et se raffinent, mais toujours cette stabilité pulse le beat du paradis. Quand les gens te rencontrent, ils te trouvent détendu. Sûrement que cet enveloppement des petits rituels fait son effet.